C’est un tournant politique inattendu qui s’est joué à Lomé. Alors que Faure Essozimna Gnassingbé prêtait serment le 3 mai en tant que président du Conseil, détenant désormais l’essentiel du pouvoir exécutif dans le cadre de la nouvelle Constitution, son parti, l’Union pour la République (Unir), a surpris en désignant Jean-Lucien Savi de Tové comme candidat à la présidence de la République. Ce dernier a été élu dans l’après-midi par le Congrès composé des députés et sénateurs, marquant ainsi l’aboutissement de la transition vers la 5e République togolaise.
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Jean-Lucien Savi de Tové, figure discrète mais expérimentée de la scène politique, n’était pas parmi les noms les plus évoqués pour cette fonction. Pourtant, il devient le tout premier président au rôle désormais essentiellement honorifique sous le nouveau régime parlementaire, où le pouvoir est concentré entre les mains du président du Conseil. Il aura notamment pour missions protocolaires d’accréditer les ambassadeurs, décerner les décorations et être informé de l’état de la nation.
Cette élection a été interprétée par certains observateurs comme une manœuvre stratégique destinée à projeter l’image d’un pouvoir redistribué, tout en conservant un contrôle étroit au sein du parti présidentiel. Une partie de l’opposition, toujours en désaccord avec la réforme constitutionnelle et les résultats des dernières législatives, appelle encore à la mobilisation citoyenne. Quoi qu’il en soit, l’architecture institutionnelle du Togo vient d’être profondément remaniée, avec une nouvelle répartition des rôles à la tête de l’État.
La rédaction