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INTER : RAMAPHOSA DÉFIE TRUMP SUR LA SOUVERAINETÉ

Fév 10, 2025
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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a tenu un discours fort affirmant l’indépendance et la souveraineté de son pays face aux critiques et menaces du président américain Donald Trump. Lors de son allocution marquant l’ouverture de l’année parlementaire, il a mis en avant la résilience du peuple sud-africain et réaffirmé son engagement en faveur des réformes foncières, malgré les pressions internationales.

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Dans un contexte mondial marqué par le protectionnisme et la montée des tensions diplomatiques, l’Afrique du Sud se retrouve confrontée à des accusations américaines sur sa politique de redistribution des terres. Donald Trump a notamment laissé entendre que Pretoria expropriait sans compensation certaines catégories de propriétaires fonciers, une affirmation que Ramaphosa a vigoureusement rejetée. Le chef d’État sud-africain a insisté sur le caractère légal et juste de cette réforme, précisant qu’aucune terre n’avait été confisquée de manière arbitraire et que ces mesures visaient avant tout à corriger les déséquilibres hérités de l’ère coloniale et de l’apartheid.

L’intervention de Ramaphosa s’inscrit dans un climat diplomatique tendu, accentué par la décision du secrétaire d’État américain Marco Rubio d’annuler sa participation à la réunion du G20 prévue à Johannesburg. Rubio a qualifié l’Afrique du Sud de pays « anti-américain », une déclaration qui a provoqué une vive réaction du gouvernement sud-africain. Pretoria a dénoncé des accusations infondées et a rappelé son attachement à des relations internationales fondées sur le respect mutuel et la coopération.

Le président sud-africain n’a pas non plus manqué d’évoquer l’impact de la récente décision de Donald Trump de suspendre l’aide américaine à l’étranger pour une durée de 90 jours. Cette suspension concerne notamment le financement des programmes de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique du Sud, où plus de huit millions de personnes dépendent de cette aide. Ramaphosa a souligné que ces fonds représentent près de 17 % des dépenses sud-africaines dans ce domaine et que leur suppression pourrait compromettre des années de progrès dans la lutte contre l’épidémie. Il a appelé à une approche plus humanitaire et a exhorté la communauté internationale à ne pas laisser des considérations politiques affecter des vies humaines.

L’affaire a pris une tournure encore plus médiatisée lorsque le milliardaire Elon Musk, d’origine sud-africaine, a exprimé son soutien aux critiques américaines en relayant des informations jugées « erronées » par le gouvernement de Pretoria. Le porte-parole de la présidence sud-africaine a répliqué en rappelant que les déclarations de Trump et de Musk reposaient sur des données inexactes et en appelant à une discussion basée sur des faits plutôt que sur des perceptions biaisées.

Au-delà de cette crise diplomatique, le débat sur la réforme foncière en Afrique du Sud demeure un sujet sensible. Héritée de décennies d’inégalités, la question de la répartition des terres oppose encore les défenseurs d’une transformation rapide aux partisans d’une approche plus progressive. Le gouvernement de Ramaphosa s’efforce de mener cette réforme tout en évitant les dérives qui pourraient mettre en péril la stabilité économique et sociale du pays.

Si l’Afrique du Sud reste ouverte au dialogue avec ses partenaires internationaux, elle entend néanmoins affirmer son droit à gérer ses affaires internes sans ingérence. Ramaphosa l’a rappelé avec force : son pays ne cédera pas aux pressions et poursuivra son chemin en fonction de ses propres priorités et de l’intérêt de ses citoyens.

Alors que les tensions avec Washington persistent, la position de Pretoria sera scrutée de près dans les mois à venir. L’avenir des relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis dépendra en grande partie de la capacité des deux nations à trouver un terrain d’entente, malgré leurs différends. Pour l’instant, Ramaphosa semble déterminé à tenir tête à Trump et à défendre la souveraineté de son pays, quelles qu’en soient les conséquences diplomatiques.

 

La rédaction

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