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SAVOIR ET DÉSINFORMATION Á L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

Oct 12, 2024
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Les réseaux sociaux ont profondément transformé la manière dont les informations circulent, modifiant ainsi notre rapport au savoir. De plus en plus, des utilisateurs de plateformes comme TikTok, Instagram, YouTube et Facebook prennent la parole pour partager leurs connaissances sur une multitude de sujets, de la santé à la finance en passant par le développement personnel. Cette démocratisation de la parole a donné naissance à une nouvelle catégorie de «connaisseurs», des individus qui, sans toujours détenir de qualifications formelles, se présentent comme des experts et construisent des communautés autour de leurs savoirs.

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Grâce aux réseaux sociaux, le partage de connaissances est devenu plus accessible et plus rapide que jamais. YouTube, par exemple, a été l’un des premiers à révolutionner l’apprentissage en ligne en offrant des tutoriels gratuits dans presque tous les domaines, du bricolage à la programmation informatique. TikTok et Instagram, avec leurs formats courts et percutants, ont poussé plus loin cette dynamique en offrant des micro-leçons instantanées, adaptées à l’attention limitée des internautes.

Les créateurs de contenu, autrefois simples amateurs, se sont métamorphosés en figures d’autorité dans leurs niches respectives. Certains partagent des conseils en matière de bien-être, de fitness, ou de finance personnelle, tandis que d’autres vulgarisent des concepts scientifiques complexes ou proposent des analyses sur des questions de société. Ces plateformes permettent aux internautes d’apprendre de manière ludique et gratuite, tout en développant un sentiment de proximité avec ces «nouveaux experts».

Si la montée de ces nouveaux canaux d’apprentissage présente de nombreux avantages, elle n’est pas sans risques. En l’absence de contrôle éditorial, la qualité des informations partagées varie énormément. Sur des sujets sensibles comme la santé, les réseaux sociaux peuvent devenir un terrain propice à la diffusion de fausses informations. Par exemple, durant la pandémie de Covid-19, des conseils non vérifiés sur les remèdes, la vaccination, ou les mesures préventives ont proliféré, semant la confusion parmi les utilisateurs.

La popularité sur les réseaux sociaux ne repose pas nécessairement sur la véracité des propos, mais plutôt sur la capacité à capter l’attention et à susciter des réactions. Cela a permis à des personnes peu qualifiées de se positionner comme des «experts» et de toucher des millions de personnes en peu de temps. Le risque est d’autant plus grand que ces plateformes utilisent des algorithmes qui privilégient les contenus les plus engageants, même si ceux-ci sont controversés ou trompeurs.

Face à cette montée de la désinformation, les réseaux sociaux ont pris des mesures pour limiter la propagation de fausses informations, notamment en ajoutant des avertissements sur certains contenus et en collaborant avec des organisations pour la vérification des faits. Cependant, cette modération reste imparfaite, et la vitesse à laquelle les informations circulent rend souvent ces efforts insuffisants.

La responsabilité de la vérification de l’information incombe également aux utilisateurs eux-mêmes. Il est crucial de développer l’esprit critique et d’apprendre à croiser les sources pour vérifier la fiabilité des contenus. Les internautes doivent se poser des questions sur l’expertise de la personne qui parle, sur la véracité de ses sources et sur la rigueur de son approche.

Les réseaux sociaux représentent une opportunité inédite pour l’éducation populaire. En permettant à chacun de partager son savoir, ces plateformes démocratisent l’accès à l’information, donnent la parole à des minorités, et offrent de nouvelles perspectives sur des questions complexes. Cette accessibilité, qui n’était auparavant possible qu’à travers des institutions traditionnelles comme l’école ou les médias classiques, redéfinit le paysage de la connaissance.

Pour maximiser les bienfaits de cette révolution numérique, il est important que les créateurs de contenu favorisent la transparence et la rigueur. Les influenceurs, experts ou non, doivent faire preuve de pédagogie et encourager leurs abonnés à vérifier les informations qu’ils partagent. Les autorités publiques, les institutions éducatives et les organisations non gouvernementales ont aussi un rôle à jouer en s’investissant sur ces plateformes pour fournir des informations fiables et nuancer les discours non fondés.

L’essor des réseaux sociaux a profondément redéfini les contours de la connaissance. En permettant à tout un chacun de partager son savoir, ces plateformes ont brisé les barrières traditionnelles de l’accès à l’information. Mais cette liberté implique aussi une responsabilité collective : celle de garantir que le savoir partagé soit de qualité, précis et utile.

La montée des «nouveaux experts» sur les réseaux sociaux est une réalité avec laquelle il faut composer. Pour en faire une force, il est essentiel de renforcer l’éducation aux médias et de soutenir les initiatives qui visent à promouvoir une information rigoureuse et accessible à tous. En cultivant l’esprit critique des utilisateurs et en favorisant une information de qualité, il est possible de tirer le meilleur parti de cette nouvelle ère de la connaissance partagée, et de construire une société mieux informée et plus résiliente face aux défis de demain.

 

La rédaction/First Afrique Tv

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