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GHANA : LE BUDGET PROVISOIRE ADOPTÉ IN EXTREMIS

Jan 5, 2025
Ghana

Le Parlement ghanéen a finalement adopté un budget provisoire pour les trois premiers mois de 2025, évitant ainsi une paralysie du gouvernement. Ce budget, estimé à 68,1 milliards de cédis ghanéens, soit environ 4,65 milliards de dollars, a été approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi après des négociations prolongées et des tensions politiques intenses.

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Le président du Parlement, Alban Bagbin, a annoncé l’adoption du budget après une séance marathon. Ce vote met un terme à une période d’incertitude où les désaccords entre les partis politiques sur la composition de la Chambre des représentants menaçaient de retarder encore davantage le fonctionnement normal de l’État.

La législation ghanéenne exige qu’un budget provisoire soit adopté en novembre des années électorales pour couvrir les besoins du gouvernement jusqu’à l’installation du président élu. Cependant, en 2024, ce processus a été perturbé par des différends politiques majeurs. Les débats autour du budget ont été retardés par une querelle entre le parti sortant, le New Patriotic Party (NPP), et le parti entrant, le National Democratic Congress (NDC), concernant la majorité à la Chambre des représentants.

Ces tensions reflètent un paysage politique polarisé, où chaque partie tente de tirer parti des résultats des dernières élections pour s’assurer un contrôle sur les politiques gouvernementales. Le retard dans l’approbation du budget a alimenté les inquiétudes quant à une possible paralysie administrative, un scénario que le Ghana ne peut se permettre dans un contexte économique déjà fragile.

Le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, a cependant minimisé les conséquences de ce retard. Il a assuré que l’adoption tardive du budget provisoire n’entraverait pas les activités gouvernementales essentielles. « Les mécanismes sont en place pour garantir que les services publics ne seront pas affectés », a-t-il déclaré.

Le budget provisoire couvre une période critique pour le Ghana, qui se prépare à une transition politique après les élections générales. Ce financement temporaire permettra de maintenir les services publics, de payer les salaires des fonctionnaires, et d’assurer le fonctionnement des institutions jusqu’à la prise de fonction du nouveau président.

Au-delà des défis immédiats, cette situation met en lumière les faiblesses structurelles du système politique ghanéen. La polarisation entre le NPP et le NDC complique souvent la prise de décision au Parlement, même pour des questions cruciales comme l’adoption d’un budget. Ces conflits ont des implications économiques directes, car ils alimentent l’incertitude et affectent la confiance des investisseurs nationaux et internationaux.

Le Ghana traverse par ailleurs une période économique délicate, marquée par une inflation élevée et une dette publique croissante. Dans ce contexte, l’approbation du budget provisoire était essentielle pour éviter de nouvelles perturbations économiques. Le pays a récemment conclu un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un programme d’aide visant à stabiliser son économie. L’adoption tardive de ce budget aurait pu compromettre certains engagements pris dans le cadre de cet accord.

Les experts économiques soulignent que le budget provisoire n’est qu’une solution temporaire. Les défis structurels, notamment le déficit budgétaire et la gestion de la dette, nécessiteront des décisions politiques courageuses et des réformes profondes après l’installation du nouveau gouvernement.

Malgré les tensions politiques, l’adoption de ce budget est perçue comme une victoire pour la stabilité institutionnelle du Ghana. Le pays, souvent cité comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, a démontré une fois de plus sa capacité à surmonter les obstacles politiques pour préserver le fonctionnement de ses institutions.

Pour le peuple ghanéen, cette adoption tardive suscite à la fois un soulagement et des attentes. La période de transition est souvent marquée par des incertitudes, mais elle offre également une opportunité pour le nouveau gouvernement de définir ses priorités et de tracer une voie claire pour l’avenir.

L’année 2025 sera cruciale pour le Ghana. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer la capacité du pays à relever les défis économiques et politiques. La résolution des différends politiques internes, la mise en œuvre de réformes économiques et la consolidation des acquis démocratiques seront des étapes clés pour maintenir le Ghana sur la voie de la stabilité et du progrès.

En conclusion, l’adoption in extremis du budget provisoire souligne les défis auxquels le Ghana est confronté dans sa gouvernance politique. Elle met également en lumière la résilience des institutions du pays face à l’adversité. Si le processus a révélé des failles, il offre également des leçons pour renforcer la coopération politique et améliorer la gestion des transitions futures. Pour le Ghana, 2025 commence sous le signe de la continuité et de l’espoir, malgré les incertitudes qui subsistent.

 

La rédaction

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