Le Gabon franchit une étape stratégique dans la gestion de ses ressources naturelles. Après avoir amorcé un retour à une gestion publique dans le secteur pétrolier, le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé de reprendre le contrôle de la filière bois, un autre pilier de l’économie nationale.
First Afrique TV : Votre fenêtre sur l’Afrique
Le 30 décembre dernier, la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), privatisée en 2018, a été officiellement réintégrée dans le domaine public. Cette opération s’est concrétisée par le rachat de 63 % des parts détenues par Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), une entreprise privée. Cette acquisition a été réalisée par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), institution publique gabonaise.
La SNBG, acteur majeur de l’industrie du bois avant sa privatisation, retrouve ainsi son rôle central dans la filière. L’État gabonais ne compte pas s’arrêter là. Selon les déclarations du président Oligui Nguema, cette restitution s’inscrit dans une stratégie plus vaste de réorganisation et de valorisation des ressources naturelles. L’objectif est d’assurer une meilleure maîtrise des activités liées à l’exploitation forestière et de maximiser les retombées économiques pour le pays.
Cette décision reflète la volonté du Gabon de renforcer sa souveraineté économique. En reprenant les rênes de secteurs stratégiques comme le pétrole et le bois, le gouvernement ambitionne de mieux encadrer les industries extractives et d’assurer une gestion plus équitable des revenus générés. Dans le cas du bois, cette mesure pourrait permettre une exploitation plus durable des ressources forestières, tout en favorisant la transformation locale et la création d’emplois.
Cependant, des défis importants restent à relever. La reprise en main de la SNBG nécessite une restructuration interne pour améliorer sa compétitivité et son efficacité. De plus, le Gabon devra renforcer ses cadres juridiques et techniques pour garantir une exploitation respectueuse de l’environnement, tout en répondant aux exigences des marchés internationaux, notamment en matière de certification.
Cette décision s’inscrit également dans une dynamique plus large de recentrage des priorités économiques du Gabon. L’ambition est de diversifier l’économie, réduire la dépendance aux exportations de matières premières brutes et promouvoir des chaînes de valeur locales.
Le retour de la SNBG dans le giron étatique marque un tournant pour le secteur bois gabonais. Sous l’impulsion du président Oligui Nguema, le Gabon mise sur une gestion nationale renforcée pour transformer ses richesses naturelles en un levier de développement durable et équitable.
La rédaction
