Le Sahel est devenu un nouveau terrain d’affrontement diplomatique entre le Maroc et l’Algérie, deux puissances régionales du Maghreb. Chacun rivalise de projets et d’annonces pour attirer les pays sahéliens dans leur orbite d’influence. Alors qu’Alger peine à maintenir une image et une influence fortes, Rabat a su gagner en sympathie auprès des pays de la région. Les attentes sont grandes et les deux nations sont désormais scrutées de près.
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Le 6 novembre 2023, à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a défini un nouvel axe géostratégique pour le Maroc : faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique. Cette initiative vise à renforcer les liens économiques et politiques avec les pays sahéliens, leur offrant une alternative viable pour accéder aux marchés internationaux via les ports marocains. Un mois et demi plus tard, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a accueilli à Marrakech ses homologues du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad pour discuter des perspectives de coopération.
De son côté, l’Algérie tente de renforcer son influence dans la région en misant sur sa position géographique et ses ressources énergétiques. Le pays a entrepris des efforts diplomatiques pour se rapprocher des mêmes nations sahéliennes, cherchant à promouvoir des partenariats économiques et sécuritaires. Toutefois, Alger souffre d’un déficit d’image, en partie à cause de l’instabilité politique interne et des tensions régionales persistantes. Les initiatives algériennes peinent parfois à rivaliser avec celles du Maroc, perçues comme plus dynamiques et pragmatiques.
L’enjeu principal pour ces deux puissances maghrébines est de se positionner comme partenaires incontournables pour les pays du Sahel, qui font face à de nombreux défis, notamment sécuritaires et économiques. La région est en proie à une insécurité croissante due aux activités des groupes terroristes et aux conflits intercommunautaires. Les besoins en infrastructures, en développement économique et en soutien sécuritaire sont immenses, offrant ainsi un terrain fertile pour les ambitions géopolitiques du Maroc et de l’Algérie.
Les projets marocains, tels que la création de corridors économiques et la promotion de partenariats public-privé, ont déjà suscité un intérêt significatif. Le Maroc mise sur son modèle de développement et sa stabilité pour séduire les pays sahéliens. En revanche, l’Algérie met en avant ses ressources énergétiques et sa capacité à offrir une assistance militaire et sécuritaire.
Les prochaines années seront cruciales pour voir quelle stratégie s’avérera la plus efficace. Le Sahel, avec ses vastes défis et opportunités, est devenu un véritable champ de bataille diplomatique entre le Maroc et l’Algérie. Les pays sahéliens, quant à eux, peuvent tirer parti de cette rivalité pour obtenir des soutiens et des investissements nécessaires à leur développement et à leur stabilisation.
La compétition entre le Maroc et l’Algérie dans le Sahel illustre parfaitement comment les dynamiques régionales peuvent influencer les politiques étrangères et les relations internationales. Chacun des deux pays cherche à s’imposer comme un acteur clé, et les enjeux pour la stabilité et le développement du Sahel sont plus élevés que jamais.
La rédaction