Le président ivoirien Alassane Ouattara a récemment annoncé sa décision de reprendre la gestion du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), son parti politique, à un moment crucial pour l’avenir du pays. À un peu plus d’un an des élections présidentielles prévues en octobre 2025, Ouattara se positionne de manière stratégique pour consolider son pouvoir et guider son parti à travers cette période délicate. Lors du conseil des ministres de rentrée, tenu le 5 septembre 2024, le président a partagé ses réflexions avec ses ministres, soulignant sa volonté de diriger personnellement la gestion du RHDP.
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Un contexte politique tendu
Depuis sa création en 2005, le RHDP s’est imposé comme une force politique dominante en Côte d’Ivoire, réunissant plusieurs mouvements autour de l’héritage politique de Félix Houphouët-Boigny, premier président du pays. Alassane Ouattara, qui dirige le parti depuis plusieurs années, a su capitaliser sur cette unité pour se maintenir au pouvoir et remporter les élections présidentielles de 2010, 2015 et 2020. Cependant, des tensions internes et des rivalités au sein du parti ont émergé, alimentées par les ambitions personnelles de certains membres influents. La décision de Ouattara de reprendre directement les rênes du RHDP reflète sa volonté de maintenir la cohésion du parti en vue des élections de 2025.
La présidentielle de 2025 est particulièrement importante pour Alassane Ouattara. Même si le président n’a pas encore officiellement annoncé s’il briguerait un nouveau mandat, les spéculations vont bon train sur sa volonté de rester au pouvoir ou de désigner un dauphin. À cela s’ajoute la nécessité de garantir que le RHDP conserve sa suprématie politique face à une opposition qui se réorganise progressivement.
Un retour à la tête du RHDP : une stratégie de consolidation
Le retour d’Alassane Ouattara à la tête de la gestion du RHDP est perçu comme une manœuvre stratégique visant à éviter les divisions internes qui pourraient affaiblir le parti. Ces dernières années, le RHDP a connu des départs significatifs, notamment celui de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, et d’autres figures influentes. Pour Ouattara, il est essentiel de contrôler la situation et de prévenir toute dissidence susceptible de miner les chances de succès du parti lors des prochaines échéances électorales.
Ce retour à la gestion directe du parti témoigne aussi d’une volonté de recentrer les décisions stratégiques autour de sa personne. En effet, Alassane Ouattara est conscient que son influence reste prépondérante au sein du RHDP et dans l’ensemble du paysage politique ivoirien. En prenant les commandes, il souhaite s’assurer que les différents courants internes travaillent en synergie et que le choix des candidats pour les élections législatives et locales à venir soit mûrement réfléchi, afin de maximiser les chances du RHDP de conserver ses positions dominantes.
Les défis internes du RHDP
La tâche de Ouattara n’est cependant pas simple. La gestion du RHDP est marquée par des luttes d’influence, notamment entre les jeunes générations de politiciens qui aspirent à plus de responsabilités et les figures plus anciennes et conservatrices qui souhaitent préserver le statu quo. De plus, la question de la succession de Ouattara reste une source potentielle de tension. Le président pourrait décider de se représenter en 2025, mais il pourrait aussi choisir de passer le relais à une figure de confiance au sein du parti. Dans ce dernier cas, les tractations en coulisse pour désigner un successeur pourraient exacerber les divisions internes.
La décision de Ouattara de reprendre le contrôle du RHDP intervient également dans un contexte économique et social compliqué. La Côte d’Ivoire, bien que souvent présentée comme un modèle de stabilité et de croissance en Afrique de l’Ouest, fait face à des défis importants, tels que la lutte contre la pauvreté, l’inégalité et la nécessité de renforcer les infrastructures de base. Le parti au pouvoir devra convaincre les électeurs que sous sa gouvernance, le pays continue de progresser malgré les défis mondiaux, tels que l’inflation et les conséquences des crises sanitaires.
Vers une élection cruciale en 2025
L’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire sera un moment décisif non seulement pour Alassane Ouattara et le RHDP, mais également pour l’avenir politique et économique du pays. Avec un président sortant qui pourrait décider de se présenter pour un nouveau mandat, les tensions pourraient s’intensifier. Si Ouattara choisit de désigner un successeur, le défi sera de garantir que cette transition se fasse sans éclat et que le RHDP reste soudé derrière ce candidat.
Les prochaines étapes consisteront probablement en une réorganisation du parti, des consultations internes pour apaiser les ambitions divergentes et une clarification de la stratégie électorale. Alassane Ouattara, en reprenant la gestion du RHDP, semble déterminé à éviter les erreurs du passé et à s’assurer que son parti demeure la force politique dominante en Côte d’Ivoire.
En décidant de reprendre en main la gestion du RHDP, Alassane Ouattara montre qu’il est déterminé à garder le contrôle de la situation politique en Côte d’Ivoire à l’approche des élections de 2025. Ce retour à la gestion directe du parti témoigne de son désir de consolider le RHDP, de prévenir les divisions internes et de s’assurer que le parti reste compétitif face à une opposition de plus en plus organisée. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique du pays, et le leadership de Ouattara jouera un rôle clé dans la stabilité du RHDP et, par extension, celle de la Côte d’Ivoire.
La rédaction
