La soirée du 8 janvier 2025 restera marquée par une tentative d’attaque contre la présidence de la République, dans le quartier Djambel Bahr de Ndjamena, capitale du Tchad. Des tirs nourris ont éclaté vers 19h45, semant un moment de panique. Les assaillants, au nombre d’une vingtaine, ont attaqué les gardes de la présidence avec des coupe-coupe et des couteaux, causant la mort d’un militaire et en blessant trois autres. Ils auraient simulé une panne de voiture avant de lancer leur attaque. Cependant, la riposte des forces de sécurité a été rapide et déterminée, et les échanges de tirs ont cessé aux environs de 21h.
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Selon Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, cette tentative de déstabilisation n’a rien à voir avec des actions terroristes, comme celles de Boko Haram. Il s’agirait plutôt d’un acte isolé, désespéré, impliquant des jeunes issus d’un quartier de la capitale, probablement manipulés par des individus malintentionnés. Aucun des assaillants n’était équipé d’armes de guerre, ce qui, selon le ministre, témoigne de l’amateurisme et de l’inconsistance de cette opération. Le bilan fait état de 19 morts, dont 18 parmi les assaillants.
Le calme est rapidement revenu à Ndjamena grâce à l’intervention des forces armées. Les autorités se veulent rassurantes. Une enquête a été confiée au procureur de la République pour déterminer les motivations des assaillants et identifier d’éventuelles complicités. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le ministre Koulamallah a affirmé que la situation est totalement maîtrisée, qualifiant l’incident d’« épiphénomène » qui n’entame en rien la sécurité des institutions de la République ni celle du pays.
Pourtant, cet événement soulève des questions sur les conditions qui ont permis une telle attaque dans un secteur aussi sécurisé de la capitale. La stratégie des assaillants, bien que rudimentaire, a temporairement pris de court les forces de sécurité. Cet incident met également en lumière la nécessité d’une vigilance accrue face à des groupes ou individus cherchant à exploiter des fragilités internes pour déstabiliser le pays.
Les voies menant à la présidence ont été rapidement bloquées et des chars déployés pour sécuriser la zone. Bien que les tirs aient cessé depuis, la présence militaire reste renforcée pour prévenir tout autre incident. Les autorités insistent sur le caractère isolé de cet acte et invitent la population à vaquer à ses occupations quotidiennes sans crainte.
Le gouvernement tchadien entend désormais tirer les leçons de cette tentative pour consolider la sécurité dans la capitale et éviter que de telles situations ne se reproduisent. En attendant les conclusions de l’enquête, il est clair que cette soirée mouvementée, bien que maîtrisée, a mis à l’épreuve la capacité de réaction des autorités face à des incidents imprévus.
La rédaction