Le rapport publié par la Cour des comptes sénégalaise le 12 février a suscité une onde de choc sur la scène politique nationale. Ce document de 57 pages, couvrant la période de janvier 2019 à mars 2024, dresse un tableau préoccupant de la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall.
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L’audit révèle plusieurs écarts significatifs, notamment une dette publique sous-estimée et des déficits budgétaires masqués par des manipulations comptables. Parmi les points saillants figure également l’utilisation d’emprunts hors budget, réalisés sans autorisation légale, créant une opacité qui complique l’évaluation réelle des engagements financiers de l’État. Ces pratiques, dénoncées par les auditeurs, pourraient avoir des implications importantes sur la crédibilité du Sénégal auprès des bailleurs internationaux.
Les dépenses publiques mal maîtrisées sont également mises en lumière, avec des dépassements budgétaires récurrents dans plusieurs ministères et des allocations suspectes dans certains projets de développement. La Cour des comptes souligne par ailleurs une gestion inefficace des fonds dédiés aux infrastructures, avec des retards dans l’exécution des travaux et des surcoûts non justifiés.
Cette publication intervient dans un contexte politique déjà tendu, alors que Macky Sall achève son mandat. L’opposition s’est rapidement emparée de ces conclusions pour réclamer des comptes et exiger une enquête approfondie.
Si le rapport alerte sur des dysfonctionnements majeurs, il met également en avant la nécessité de réformes structurelles pour renforcer la transparence et la gouvernance des finances publiques au Sénégal. Une tâche qui incombera au prochain dirigeant, dans un pays où les attentes des citoyens sont de plus en plus pressantes.
Wilfrid K./La rédaction