Le camp militaire de Port-Bouët, anciennement occupé par le 43e Bataillon français d’infanterie de marine, a été officiellement rétrocédé à l’armée ivoirienne ce jeudi 20 février. Lors d’une cérémonie marquante à Abidjan, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara, ont symbolisé ce transfert en signant de nouvelles conventions de coopération militaire.
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Rebaptisé « Général Thomas-d’Aquin-Ouattara » en hommage au premier chef d’état-major ivoirien, ce site de 230 hectares amorce une nouvelle ère pour l’armée ivoirienne. Depuis janvier, des parachutistes ivoiriens ont investi les lieux, profitant d’infrastructures modernes pour renforcer leur préparation opérationnelle. Ce transfert, initié en 2023, marque aussi un jalon dans la reconfiguration des relations militaires franco-africaines.
Au-delà de la cession physique, cette transition met en lumière une coopération militaire renouvelée entre la France et la Côte d’Ivoire. Une académie militaire récemment établie sur le camp ambitionne de former des officiers ivoiriens directement sur place, limitant ainsi leur dépendance à des formations étrangères. Des entraînements conjoints et des échanges d’expertise viendront renforcer cette dynamique.
Ce geste s’inscrit dans le cadre d’une redéfinition stratégique plus large de la présence militaire française en Afrique. Alors que le vent de souverainisme gagne du terrain sur le continent, la France ajuste son dispositif, privilégiant des partenariats souples et adaptés aux nouveaux enjeux géopolitiques, tout en limitant son implication directe dans les crises locales. Cette transition, emblématique, reflète les mutations des relations franco-africaines au XXIe siècle.
Wilfrid K./La rédaction