Le 6 février, la ville de Goma a été le théâtre d’un meeting politique inédit organisé par l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement dont fait partie le M23, groupe armé soutenu par le Rwanda. Ce rassemblement intervient alors que les hommes du M23 ont pris le contrôle de la ville depuis plus d’une semaine, consolidant leur présence dans cette région troublée de l’est de la République démocratique du Congo.
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L’événement, qui s’est tenu au stade de l’Unité, a suscité des réactions contrastées au sein de la population. Si certains habitants se sont rendus volontairement au meeting par curiosité ou par adhésion aux idées de l’AFC, d’autres, comme Justine, y ont assisté sous pression. Selon plusieurs témoignages, des menaces implicites auraient été proférées, laissant entendre que l’absence pourrait entraîner des représailles. Cette situation illustre le climat de tension et d’incertitude qui pèse sur la ville depuis l’arrivée du M23.
Lors de son discours, Corneille Nangaa, figure de proue de l’AFC et ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a tenté de convaincre la population du bien-fondé de son mouvement. Il a plaidé en faveur d’un nouveau projet politique pour la RDC, promettant un changement radical dans la gouvernance du pays. Cependant, son message peine à dissiper les craintes d’une population qui voit avant tout dans l’AFC un groupe armé imposant son autorité par la force.
Alors que l’avenir de Goma demeure incertain, la présence du M23 et l’influence grandissante de l’AFC soulèvent de nombreuses interrogations sur la stabilité de la région. La population, quant à elle, oscille entre méfiance, résignation et espoir d’une issue pacifique à cette crise persistante.
Wilfrid K./La rédaction