La Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo (NIOTO), sous la direction de Thierry Awesso, peine à répondre aux attentes malgré son potentiel immense. En surface, NIOTO semble avoir tout pour réussir : une production annuelle de 20 000 tonnes de beurre de karité, un produit clé pour les industries cosmétique et agroalimentaire. Cependant, derrière ces chiffres se cache une réalité bien plus sombre. Thierry Awesso, PDG de l’entreprise, préfère surfer sur des rêves d’avenir prometteur plutôt que d’adresser les problèmes réels et persistants qui freinent véritablement le développement de l’usine.
Depuis plusieurs années, NIOTO fait face à des défis majeurs en matière de production. Le principal obstacle ? Des équipements industriels obsolètes et sous-dimensionnés. Thierry Awesso ne cesse de rappeler que «la capacité de production est limitée», mais cette déclaration est bien plus qu’un simple constat : elle reflète une incapacité chronique à moderniser les infrastructures de l’usine.
Plutôt que de reconnaître cette réalité et d’agir, le PDG semble préférer afficher un optimisme exacerbé et déconnecté des faits. Alors que les exigences du marché augmentent, en particulier à l’international, NIOTO continue d’utiliser des équipements de taille moyenne, largement insuffisants pour répondre à la demande croissante. En d’autres termes, l’entreprise fonctionne en sous-régime, incapable de capitaliser sur un marché du beurre de karité en plein essor.
Le rêve de Thierry Awesso est de voir NIOTO s’imposer comme un acteur majeur sur la scène internationale. Mais cet objectif semble de plus en plus illusoire. Le secteur du beurre de karité, bien que florissant, est extrêmement compétitif, et les normes internationales sont de plus en plus strictes. Malgré cela, NIOTO continue de rencontrer d’énormes difficultés pour répondre aux standards de qualité exigés par les marchés étrangers.
Thierry Awesso reconnaît que 90 % du beurre de karité produit par NIOTO est destiné à l’industrie agroalimentaire, un secteur aux normes particulièrement rigoureuses. Pourtant, malgré ce constat, l’entreprise semble incapable d’investir suffisamment dans l’amélioration de ses processus de production pour répondre à ces exigences. Les difficultés d’exportation de NIOTO ne sont donc pas simplement des «complications» dues à la rigueur des normes internationales, mais le résultat direct d’une mauvaise gestion et d’un manque d’anticipation.
Un autre problème fondamental réside dans la gestion des capitaux. NIOTO est majoritairement détenue par des partenaires internationaux, avec 78 % du capital appartenant à GEOCOTON (anciennement la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles). Malgré cette solidité financière apparente, l’entreprise souffre d’un manque d’investissement pour renouveler ses infrastructures et accroître sa production.
Il est clair que le renouvellement des équipements et l’augmentation des investissements sont cruciaux pour moderniser NIOTO. Cependant, Thierry Awesso semble ignorer ces priorités essentielles. Il parle de la nécessité de «maintenir le niveau de performance» tout en évitant de prendre les décisions qui permettraient réellement à l’entreprise de prospérer. Plutôt que de lancer un plan d’investissement massif pour moderniser les installations et améliorer la compétitivité de l’entreprise, il préfère afficher une foi aveugle en des jours meilleurs.
Ce qui frappe le plus dans la gestion de NIOTO par Thierry Awesso, c’est cet optimisme persistant, mais profondément déconnecté de la réalité. Malgré les défis flagrants auxquels l’entreprise fait face – des équipements obsolètes, des difficultés d’accès aux marchés internationaux, une capacité de production limitée – le PDG continue de peindre un tableau d’avenir brillant pour NIOTO.
Cet optimisme pourrait être inspirant s’il était soutenu par des actions concrètes. Mais en l’absence de réformes et d’investissements nécessaires, il apparaît plutôt comme une stratégie pour masquer les échecs et les lacunes de sa gestion. L’usine pourrait réaliser son potentiel, mais tant que Thierry Awesso ne prendra pas les mesures adéquates, ce rêve restera hors d’atteinte.
Le véritable problème de NIOTO n’est donc pas seulement lié à des circonstances extérieures, mais à une incapacité à réagir face aux défis. L’entreprise est aujourd’hui dans une impasse, piégée par un manque de vision stratégique de la part de son dirigeant. Les équipements sont obsolètes, les normes internationales se durcissent, et les investissements manquent cruellement. Pourtant, Thierry Awesso continue de faire comme si la situation allait s’améliorer d’elle-même.
L’entreprise pourrait être un fleuron de l’industrie togolaise, capable de conquérir des parts de marché à l’international. Mais cette ambition nécessite des actions concrètes, des réformes profondes et des investissements massifs. Le manque de pragmatisme et l’aveuglement du PDG mettent en péril non seulement l’avenir de NIOTO, mais aussi celui des milliers de travailleurs et partenaires qui dépendent de cette entreprise.
NIOTO est à la croisée des chemins. L’entreprise a le potentiel pour devenir un leader dans le secteur des oléagineux, en particulier dans la production de beurre de karité. Cependant, cet avenir prometteur semble compromis par une mauvaise gestion et une stratégie d’investissement insuffisante. Le rêve d’un avenir prospère est certes séduisant, mais sans actions concrètes pour moderniser les infrastructures, améliorer la compétitivité et respecter les normes internationales, il restera un simple mirage. Thierry Awesso doit abandonner l’illusion et se concentrer sur les réformes nécessaires pour transformer ce rêve en réalité.
Wilfrid K./La rédaction