Le général Assimi Goïta, au pouvoir depuis 2021, pourra désormais rester président sans limitation de durée ni obligation d’organiser des élections à court terme. Le jeudi 3 juillet 2025, le Conseil national de transition (CNT) a adopté à l’unanimité une nouvelle charte lui octroyant un mandat de cinq ans, renouvelable « autant de fois que nécessaire » jusqu’à la « pacification du pays ». La promulgation du texte par le chef de l’État est attendue dans les prochains jours.
Présentée comme une « avancée majeure » par les autorités, cette disposition marque une nouvelle étape dans l’évolution institutionnelle du Mali. Elle intervient dans un contexte marqué par la suspension des activités politiques, la dissolution des partis, et le report sine die des élections qui étaient initialement prévues pour mars 2024.
En adoptant cette nouvelle charte, le pays poursuit une trajectoire politique qui s’éloigne des standards démocratiques classiques, préférant mettre l’accent sur la stabilité sécuritaire et institutionnelle. Le Mali s’inscrit désormais dans une dynamique régionale partagée avec le Burkina Faso et le Niger, ses partenaires au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui ont également redéfini leurs modèles de gouvernance.
Ces trois pays affichent une volonté affirmée de souveraineté, avec un repositionnement stratégique, notamment à travers une coopération renforcée avec la Russie et un éloignement progressif de leurs anciens partenaires occidentaux.
A.K.S. / La rédaction