Le Bénin marque un tournant historique avec l’adoption de la loi du 13 mars 2025 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle. Cette réforme, fruit d’un travail scientifique rigoureux, concrétise une promesse du président Patrice Talon et répond à une volonté nationale d’encadrer légalement ces institutions. Intégrée à la Constitution lors de sa révision en 2019, la chefferie traditionnelle bénéficie désormais d’un cadre juridique clair, respectueux de l’histoire et des spécificités culturelles du pays.
First Afrique TV : Votre fenêtre sur l’Afrique
L’élaboration de cette loi s’est appuyée sur un Comité scientifique, composé d’historiens, de socio-anthropologues, de juristes et d’experts de renom. Ces spécialistes ont procédé à une analyse approfondie, combinant une revue documentaire et des enquêtes de terrain. Leurs travaux, dénués de tout biais partisan, ont permis de proposer une loi basée sur des faits historiques plutôt que sur des calculs politiciens, évitant ainsi toute fragilité future de la réforme.
L’approche retenue pour ce travail scientifique a pris comme repères historiques les années 1894 et 1897, correspondant respectivement à la suppression des chefferies traditionnelles dans les régions méridionales et septentrionales du Bénin par le colonisateur. Cette méthodologie a permis d’inscrire la chefferie traditionnelle dans une perspective historique objective, sans tenter de corriger ou de réparer les blessures du passé.
Orden Alladatin, président de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, a souligné l’excellence et l’indépendance du travail réalisé, qui a servi de base à la rédaction et à l’adoption de cette loi. Malgré quelques critiques et pétitions suscitées par des incompréhensions, le texte représente un jalon important pour la préservation et la reconnaissance des chefferies traditionnelles, tout en les intégrant harmonieusement au cadre légal contemporain.
Cette loi illustre l’engagement du Bénin à valoriser son patrimoine culturel et institutionnel, tout en se projetant vers un avenir où modernité et traditions coexistent en harmonie.
La rédaction