Lors de la 79e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, Monsieur Shegun Adjadi Bakari, Ministre des Affaires Étrangères du Bénin, a pris la parole au nom du Président Patrice Talon pour aborder les défis actuels auxquels le Bénin et le monde sont confrontés. Avec un ton à la fois ferme et rassembleur, il a mis l’accent sur la démocratie, la paix, la sécurité et le développement durable, tout en plaidant pour une meilleure reconnaissance de l’Afrique et de son potentiel.
Bakari a commencé par réaffirmer l’engagement indéfectible du peuple béninois à l’égard des principes démocratiques, rappelant le rôle crucial de la Conférence nationale de 1990, qui a tracé la voie vers la stabilité politique. Sous la présidence de Patrice Talon, le Bénin a non seulement préservé cette stabilité, mais l’a également renforcée à travers des réformes institutionnelles. Selon lui, la marche du Bénin vers le développement est désormais irréversible, soutenue par des Forces de Défense et de Sécurité engagées à protéger le pays contre toute tentative de déstabilisation.
En abordant les crises qui secouent le monde, Bakari a exprimé sa profonde préoccupation face à la polarisation croissante des relations internationales. Des conflits en Ukraine, au Sahel, en mer de Chine et au Moyen-Orient menacent la paix mondiale, avec des répercussions dramatiques sur les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique.
Le Sahel, une région où la sécurité est constamment menacée, occupe une place centrale dans les préoccupations de Bakari. Il a dénoncé les ingérences extérieures qui exacerbent les tensions et alimentent le terrorisme, une menace à laquelle l’Afrique est particulièrement exposée. Selon Bakari, le Bénin et les pays africains doivent rester unis et résolus dans leur combat contre cette menace. Il a réaffirmé l’engagement du Bénin à combattre le terrorisme tout en appelant à une réponse internationale plus concertée pour éviter que la région ne devienne un nouvel épicentre de luttes géopolitiques.
Au-delà des enjeux sécuritaires, Bakari a mis l’accent sur la pauvreté, un défi majeur qui freine le développement et la stabilité durable dans le monde entier. Selon lui, l’échéance de 2030 pour atteindre les Objectifs de Développement Durable semble hors de portée, mais cela ne doit pas décourager les efforts collectifs. Il a plaidé pour une intensification des initiatives visant à éradiquer la pauvreté, un impératif pour garantir une paix véritable et durable.
En tant que porte-parole du Bénin, Bakari a souligné que l’Afrique est la clé de l’avenir mondial, avec une population jeune et des ressources naturelles abondantes. Toutefois, il a averti que sans un engagement résolu contre la pauvreté, ce potentiel risque de rester inexploité. L’urgence d’agir est plus que jamais présente, car chaque retard compromet l’avenir de millions d’Africains.
En résonance avec l’histoire africaine, Bakari a abordé la question du panafricanisme, appelant à une réconciliation avec les croyances et traditions africaines. Il a mentionné les efforts du Bénin pour corriger les perceptions négatives entourant la culture Vodun et montrer au monde la richesse de cette civilisation. Ce retour aux sources est essentiel pour comprendre l’identité africaine et renforcer le continent face aux défis actuels.
Dans cet esprit, Bakari a souligné l’importance d’un panafricanisme pragmatique et moderne. Cela inclut des actions concrètes, telles que la suppression des visas pour les Africains souhaitant se rendre au Bénin, un geste visant à promouvoir l’unité africaine et à faciliter les échanges entre les nations du continent. Cette initiative reflète l’engagement du Bénin à renforcer l’intégration régionale et à construire une Afrique où chaque citoyen se sente chez lui partout sur le continent.
Un autre aspect clé du discours de Bakari fut son appel à renouer avec la diaspora africaine, en particulier les Afro-descendants issus de la traite transatlantique. Il a insisté sur la nécessité de guérir les blessures du passé et de réintégrer ces populations dans le tissu social et économique du continent. Le Bénin a même adopté une loi historique offrant la nationalité béninoise à tous les Afro-descendants qui souhaitent renouer avec leurs racines africaines.
Ce geste, bien plus qu’un simple acte symbolique, traduit une volonté de réunification et de solidarité avec ceux qui, bien que dispersés à travers le monde, restent profondément liés à l’Afrique. En affirmant que «l’Afrique est votre foyer», Bakari a lancé un appel vibrant à la diaspora pour qu’elle contribue à la renaissance du continent.
Le message de Shegun Adjadi Bakari à l’ONU a été clair et ambitieux. Le Bénin, sous la direction du Président Patrice Talon, est résolument engagé dans une dynamique de transformation interne et d’affirmation sur la scène internationale. En appelant à l’unité africaine, à la lutte contre le terrorisme et à l’éradication de la pauvreté, Bakari a réitéré l’importance de l’Afrique dans la construction d’un avenir plus stable et prospère.
L’avenir du continent, selon lui, repose sur sa capacité à saisir les opportunités et à bâtir une Afrique forte et unie, prête à relever les défis mondiaux. Le Bénin est prêt à jouer un rôle de premier plan dans cette transformation historique.
Wilfrid K./La rédaction