La suspension de la présidente de la Cour suprême du Ghana, Gertrude Torkornoo, a déclenché une vive polémique dans le pays. Des députés de l’opposition accusent le président John Dramani Mahama de vouloir manipuler le pouvoir judiciaire en tentant de nommer un magistrat proche du Congrès national démocratique (NDC) à la tête de l’institution. Ils dénoncent un « coup d’État judiciaire flagrant », estimant que l’indépendance de la justice est sérieusement compromise.
Gertrude Torkornoo, en poste depuis 2023, est accusée de faute professionnelle, ce qui a justifié sa suspension provisoire, le temps que l’enquête soit menée à terme. Un comité de cinq membres, composé de juristes, d’universitaires et d’anciens hauts fonctionnaires, a été constitué pour instruire le dossier.
Pour les partisans du président Mahama, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus large destinée à renforcer la transparence, la responsabilité et l’efficacité du système judiciaire. Ils affirment que cette démarche vise à restaurer la confiance dans les institutions judiciaires.
Cette affaire intervient dans un climat politique tendu à l’approche de nouvelles échéances électorales, accentuant les tensions entre le pouvoir en place et ses opposants. L’évolution de l’enquête sera déterminante pour l’avenir de l’équilibre institutionnel au Ghana, pays souvent cité en exemple pour sa stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest.
Wilfrid K/La rédaction