À l’approche des élections, le Bénin entre dans sa saison préférée, celle où chaque téléphone devient une imprimerie de rumeurs et où chaque groupe WhatsApp se transforme en laboratoire clandestin de fiction politique. Que demande le peuple ? De l’adrénaline numérique ! Et les faussaires n’en manquent jamais.
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Entre les prédictions d’illustres « experts » sortis de nulle part, les montages photos réalisés avec un talent approximatif et les vidéos sorties de leur contexte avec la précision d’un chirurgien… manchot, l’électeur navigue dans un océan d’illusions. Dans ce chaos organisé, tout le monde se dit journaliste, mais personne ne vérifie rien, sauf, parfois, La Nation, qui rappelle que cliquer n’est pas un acte de foi, et que partager un mensonge reste un service après-vente très coûteux pour la démocratie.
Les autorités de régulation, elles, observent le spectacle avec la lucidité de maîtres-nageurs surveillant une piscine pleine de friteuses électriques : elles savent que le danger est partout, mais qu’il faudra bien sauter un jour. Alors, on publie, on alerte, on explique : « Vérifiez les sources ! » Un message que certains internautes traduisent immédiatement par : « Vérifiez si ça contredit ce que je veux croire. »
Car la désinformation a un talent rare : elle dit exactement ce que chacun a envie d’entendre. C’est confortable, chauffé, et ça évite l’effort de penser. Pourquoi vérifier une information quand on peut juste y croire très fort ?
C’est pourtant simple, un titre trop sensationnel, une capture d’écran sans lien, une image qui date de six ans, ce sont les signaux qui devraient faire lever le sourcil. Mais non, le faux circule toujours plus vite que le vrai, comme si la vérité avait oublié d’activer la 4G.
En 2026, le Bénin aura donc deux élections à mener, une dans les urnes, l’autre dans les cerveaux. Et la seconde est de loin la plus périlleuse. Parce qu’au fond, la plus grande menace pour la démocratie n’est pas la désinformation… mais la vitesse avec laquelle certains se précipitent pour y croire.
Wilfrid K./La rédaction







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