À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, la tension politique monte en Côte d’Ivoire. La coalition CAP Côte d’Ivoire, regroupant plusieurs grandes figures de l’opposition, accentue la pression sur le gouvernement pour réclamer un dialogue national. Dans une déclaration rendue publique, la plateforme politique exige des réformes profondes pour garantir un scrutin crédible, transparent et véritablement inclusif.
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Créée le 10 mars 2025, la Coalition pour une Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP CI) rassemble des leaders influents tels que Pascal Affi N’Guessan (FPI), Charles Blé Goudé (Cojep) et Tidjane Thiam (PDCI). À leurs côtés, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première Dame et présidente du Mouvement des générations capables (MGC), assure le rôle de porte-parole de la plateforme. Ensemble, ils entendent peser sur le processus électoral à venir.
Leur principal point de contestation demeure la Commission électorale indépendante (CEI), dont ils remettent en cause l’impartialité. Selon la coalition, cette institution, dans sa configuration actuelle, ne garantit ni équité ni transparence. À cela s’ajoute la liste électorale provisoire, jugée incomplète et entachée d’irrégularités. Des leaders politiques, radiés de cette liste, sont au cœur des revendications.
« Nous ne pouvons aller à une élection présidentielle avec une CEI unilatéralement constituée par le pouvoir », a martelé Simone Gbagbo lors d’une récente conférence de presse. Elle a précisé qu’une nouvelle lettre officielle a été adressée au président Alassane Ouattara, sollicitant l’ouverture urgente d’un cadre de dialogue politique. Objectif : obtenir un consensus sur les réformes nécessaires avant le scrutin.
En réponse, le gouvernement ivoirien rappelle que plusieurs discussions ont déjà eu lieu à ce sujet. Le dialogue politique clôturé en mars 2022 aurait, selon les autorités, permis d’intégrer les principales revendications de l’opposition. « Le scrutin présidentiel du 25 octobre 2025 se tiendra dans la paix, la transparence et le respect des institutions », a déclaré un porte-parole du gouvernement.
Mais pour la CAP CI, ces engagements restent insuffisants. Un grand meeting populaire est annoncé pour le 31 mai à Abidjan, coordonné par Charles Blé Goudé, figure emblématique de la jeunesse politique ivoirienne. Cette manifestation vise à mobiliser les populations et à faire pression pour que les exclus du processus électoral, notamment certains leaders politiques, soient réintégrés sur la liste électorale.
Ce rassemblement se veut également un moment fort de démonstration de la volonté populaire pour un véritable jeu démocratique. « Il ne s’agit pas d’un affrontement, mais d’un appel à la raison et à la justice électorale », a insisté Tidjane Thiam, qui multiplie les appels à l’unité nationale.
L’enjeu dépasse la seule opposition. Plusieurs observateurs internationaux, dont la CEDEAO et l’Union africaine, suivent de près la situation ivoirienne, scrutant les signes de stabilité ou de crispation. L’histoire électorale du pays, marquée par des violences post-électorales en 2010, incite à la prudence. D’où l’appel constant au dialogue et à l’apaisement.
La CAP CI appelle enfin la société civile, les médias et les citoyens à jouer pleinement leur rôle de veille démocratique. Elle réaffirme son engagement pour une transition pacifique du pouvoir, par les urnes, et dans le respect des droits fondamentaux de chaque citoyen.
À un an et demi de l’échéance, les lignes commencent à bouger. Mais la question reste entière : le pouvoir sera-t-il prêt à faire des concessions pour une élection apaisée et incontestable ?
A.K.S./ La rédaction