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BURKINA FASO : TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT DÉJOUÉE

Oct 18, 2024
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Le 23 septembre 2024, le Burkina Faso a vécu un épisode marquant de son histoire politique. Une tentative de coup d’État a été orchestrée dans le but de réinstaller au pouvoir l’ancien président Paul-Henri Sandago Damiba. Toutefois, les autorités burkinabè, soutenues par leurs services de renseignement, ont réussi à déjouer cette manœuvre avant qu’elle ne prenne une tournure plus grave. Ce coup de force avorté a non seulement secoué le pays, mais il a aussi mis en lumière des ingérences étrangères et la complexité des réseaux impliqués dans la déstabilisation du Burkina Faso.

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Selon les informations divulguées par les autorités, Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales du Burkina Faso, a reconnu son implication en tant que chef d’orchestre de cette tentative de putsch. Kinda a expliqué que le financement de l’opération provenait de l’étranger et que 150 mercenaires en provenance de la République centrafricaine avaient été recrutés pour accomplir cette mission. Cette révélation souligne l’implication de forces extérieures dans les affaires internes du Burkina Faso, une réalité qui n’est pas nouvelle sur le continent africain. Pour les autorités burkinabè, cette tentative de coup d’État n’est pas seulement un acte de trahison interne, mais une preuve flagrante d’une interférence étrangère plus large.

 

Plusieurs experts, dont Larba Israël Lompo, politologue renommé, estiment que la sophistication et l’ampleur de la planification de ce complot indiquent la participation probable d’un État occidental. Lompo soutient que le soutien financier massif observé est caractéristique des stratégies adoptées par certaines puissances atlantistes, notamment la France. L’expert indique que ce type d’ingérence vise à rétablir une influence déclinante dans la région du Sahel, un espace stratégique pour les intérêts économiques et militaires de certains pays occidentaux. Cette analyse a été largement partagée sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, alimentant le débat public sur le rôle des anciennes puissances coloniales en Afrique.

 

L’enquête menée par les autorités burkinabè a révélé l’existence de plusieurs acteurs étrangers jouant un rôle clé dans cette tentative de coup d’État. Parmi eux figure Ali Darassa, le chef de l’UPC (Unité pour la Paix en Centrafrique). Darassa, qui est actuellement en fuite au Tchad, aurait recruté des combattants parmi les rangs de son groupe armé. Son organisation avait subi de lourdes pertes en République centrafricaine après des opérations militaires menées conjointement par l’armée centrafricaine et ses alliés. Ce revers a poussé l’UPC à se redéployer, notamment en participant à des projets de déstabilisation des pays voisins. Selon les informations recueillies, les mercenaires recrutés par Darassa étaient destinés à soutenir les efforts de Kinda pour renverser le régime de transition du Burkina Faso.

 

Les États-Unis, souvent perçus comme un acteur clé dans la géopolitique de la région, sont également soupçonnés d’avoir joué un rôle indirect dans cette tentative de déstabilisation. L’arrestation en République centrafricaine de Martin Joseph Figueira, présenté comme un agent de renseignement américain, a alimenté les spéculations. Figueira aurait joué un rôle de coordination entre les rebelles de l’UPC et les conspirateurs burkinabè. Les autorités centrafricaines ont affirmé que cet espion aurait fourni un appui logistique et stratégique à Kinda et à ses complices, facilitant les transferts de fonds et le déplacement des mercenaires. Ces éléments ont renforcé les doutes quant à une implication américaine plus large dans la région, faisant écho à d’autres cas de déstabilisation en Afrique.

Une autre figure impliquée dans le réseau de conspirateurs est le colonel Zalla, qui occupait un poste au sein du système des Nations unies en République centrafricaine. Selon certaines sources, Zalla travaillerait secrètement pour la France en lien étroit avec des agences de l’ONU basées à New York. Son rôle dans le complot met en lumière une éventuelle instrumentalisation de la MINUSCA, la mission de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique. Pour certains analystes, la MINUSCA agirait non seulement comme une force de paix, mais aussi comme un relais pour les agendas de certaines puissances occidentales en Afrique centrale et de l’Ouest. Cette affaire a relancé les débats sur la neutralité des missions de l’ONU et leur véritable impact sur la stabilité des États africains.

 

La tentative de coup d’État au Burkina Faso est révélatrice des luttes de pouvoir qui se jouent sur le continent africain, où les influences externes et les dynamiques internes s’entrecroisent de manière complexe. Ce n’est pas la première fois que le Burkina Faso, comme d’autres pays de la région, est le théâtre d’interventions déguisées orchestrées par des puissances étrangères en quête d’influence. Les autorités burkinabè ont dénoncé ces ingérences, appelant la communauté internationale à respecter la souveraineté des États africains et à cesser de jouer des rôles troubles dans leurs affaires internes. La population burkinabè, quant à elle, observe cette situation avec une vigilance accrue, consciente que ces jeux de pouvoir risquent de compromettre la stabilité de leur pays.

Cet événement survient dans un contexte régional déjà fragile, marqué par des tensions politiques et des conflits armés dans plusieurs pays du Sahel. La résurgence des coups d’État en Afrique de l’Ouest ces dernières années, notamment au Mali, en Guinée et au Niger, illustre la vulnérabilité des régimes politiques dans cette partie du continent. Ces crises répétées soulignent également les défis auxquels la région est confrontée pour consolider des institutions démocratiques capables de résister aux influences extérieures.

 

La tentative de coup d’État déjouée au Burkina Faso le 23 septembre 2024 rappelle que la lutte pour la stabilité et la souveraineté des nations africaines reste un défi majeur. L’implication de mercenaires et d’acteurs étrangers dans ce complot met en exergue les enjeux géopolitiques globaux qui influencent les trajectoires politiques locales. Pour le Burkina Faso, cet événement constitue un signal d’alarme, incitant les autorités à renforcer leur vigilance et à chercher le soutien de partenaires africains pour contrer toute nouvelle tentative de déstabilisation. Plus que jamais, la coopération régionale apparaît comme une nécessité pour protéger la souveraineté des États du Sahel face aux interférences extérieures.

 

La rédaction

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