En pleine recrudescence des attaques terroristes dans le nord du pays, l’armée béninoise a procédé à un changement stratégique à la tête de son dispositif antiterroriste. Le colonel André Dokoui Fofo a été nommé nouveau commandant du théâtre des opérations de l’opération Mirador, créée en 2022 pour contenir les incursions djihadistes dans les zones frontalières. Cette nomination, d’abord confidentielle, a fuité le jeudi 5 juin, au lendemain de l’attaque du commissariat de Tanougou, aux portes du parc de la Pendjari.
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Formé à Madagascar, ancien numéro 2 de la Garde nationale et ex-directeur du prytanée militaire de Bembéréké, le colonel Fofo hérite d’un front particulièrement instable. Depuis le début de l’année, les pertes humaines s’accumulent dans les rangs de l’armée, 28 soldats tués dans le parc W en janvier, puis 58 autres en avril dans la même zone, après l’assaut simultané de deux positions. Le prédécesseur du nouveau commandant, en poste depuis moins d’un an, n’a pas réussi à inverser la tendance.
Cette nouvelle nomination illustre la pression constante exercée sur les autorités béninoises dans la lutte contre le terrorisme. Le nord du Bénin, longtemps épargné, est désormais l’un des fronts actifs d’une guerre asymétrique qui s’étend depuis le Sahel. L’arrivée du colonel Fofo est perçue comme une tentative de reprise en main, dans un contexte où l’efficacité, la coordination et le moral des troupes seront déterminants pour la suite des opérations.
Wilfrid K./La rédaction
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