La nomination des douze ministres conseillers par Patrice Talon marque une étape ambitieuse dans la gouvernance béninoise. Présentée comme une réponse aux défis structurels de coordination et d’efficacité, cette initiative semble vouloir rationaliser l’action publique et garantir un meilleur suivi des politiques nationales.
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Ces ministres conseillers, en tant que superviseurs stratégiques, pourraient constituer un levier pour assurer une exécution rigoureuse des réformes, tout en optimisant les ressources de l’État. Une telle mesure traduit une volonté de moderniser le cadre institutionnel et de rendre plus dynamique l’appareil d’État. Elle met en avant des objectifs louables : améliorer la qualité des décisions, accélérer la mise en œuvre des projets prioritaires et renforcer la transparence dans la gouvernance. Cependant, cette initiative n’est pas sans défis.
L’absence de clarté dans les attributions des ministres conseillers pourrait entraîner des chevauchements de compétences avec les ministères sectoriels, provoquant des tensions administratives et des inefficacités. De plus, la charge budgétaire liée à la création de ces postes suscite des interrogations dans un contexte où les ressources publiques doivent être rationalisées. Par ailleurs, la perception publique reste un enjeu de taille : sans résultats concrets et rapides, ces conseillers risquent d’être perçus comme des figures purement symboliques, voire comme une politisation accrue de l’administration. En somme, la nomination des ministres conseillers est un pari audacieux qui témoigne de la volonté du président Talon de doter le Bénin d’un cadre institutionnel innovant. Mais comme toute réforme ambitieuse, elle doit prouver sa pertinence à travers des résultats mesurables et palpables. Si ces conseillers réussissent à impulser une véritable dynamique de transformation, cette initiative pourrait devenir un modèle de gouvernance efficace en Afrique. À défaut, elle risquerait de passer pour un simple exercice de style, déconnecté des attentes citoyennes.
Les mois à venir seront donc décisifs pour juger de la réussite de ce dispositif, entre promesse de renouveau et écueils structurels à surmonter.
Wilfrid K./La rédaction