Au Tchad, le dimanche 20 octobre, le parti Les Transformateurs, dirigé par l’opposant Succès Masra, a annoncé son retrait des élections législatives et locales prévues pour le 29 décembre. Cette décision intervient après que le président Mahamat Idriss Déby a maintenu la tenue des élections, malgré les demandes de report formulées par son ancien Premier ministre. Le boycott de ce scrutin suscite de vives critiques, y compris de la part de l’opposition.
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Le Groupe de concertation des partis politiques (GCAP), une coalition de quinze partis opposés au régime, s’est déclaré « surpris » par la décision de Succès Masra. Max Kemkoye, coordinateur du GCAP, exprime son incompréhension : « Comment se fait-il que le même code électoral, qu’il avait validé lorsqu’il était Premier ministre, soit aujourd’hui remis en cause par lui ? C’est de la zizanie politique, une reculade compréhensible mais sans impact réel, car les Tchadiens ont saisi sa position. »
Les critiques se concentrent sur le revirement de l’ex-Premier ministre, qui avait autrefois appuyé les réformes électorales et participe maintenant à leur contestation. Cette situation crée une fracture au sein de l’opposition, certains dénonçant un manque de cohérence de la part de Masra.
Pour le sociologue Gondeu Ladiba, le retrait des Transformateurs ne devrait pas altérer la légitimité des institutions en place. « Ça ne va pas jouer sur la popularité ou la légitimité des autorités actuelles. Que le parti participe ou non, cela n’aura pas d’effet significatif, car ici, la légitimité des élections est un sujet marginalisé, et l’issue semble déjà prédéterminée. »
L’avenir du parti Les Transformateurs et la portée de ce boycott restent donc incertains, mais ce geste marque une étape importante dans la scène politique tchadienne. Les prochains mois montreront si cette stratégie de retrait portera ses fruits ou si elle affaiblira la position de Succès Masra sur l’échiquier politique.
La rédaction