Le Conseil constitutionnel du Sénégal a opposé, ce mercredi, une fin de non-recevoir à la loi révisant l’amnistie votée en mars 2024, estimant qu’elle contrevenait à la Constitution. Cette décision constitue un revers significatif pour le nouveau pouvoir en place, qui espérait rouvrir la voie à des poursuites contre des membres de l’ancien régime.
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Adoptée dans les derniers jours du mandat de l’ex-président Macky Sall, la loi d’amnistie initiale visait à apaiser les tensions politiques ayant marqué la période 2021-2024. Celle-ci a été marquée par des manifestations massives, réprimées parfois dans la violence, causant plusieurs dizaines de morts et l’arrestation de nombreux opposants politiques, parmi lesquels figuraient l’actuel président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
Le 2 avril 2025, à l’initiative du nouveau pouvoir, l’Assemblée nationale avait adopté un texte révisé excluant explicitement les crimes graves; meurtres, tortures, assassinats et actes de barbarie; du champ d’application de l’amnistie précédente. Cette initiative, présentée comme un pas vers la justice et la vérité, visait à lever l’impunité de certains hauts responsables de l’ancien régime.
Cependant, saisine par l’opposition, la plus haute juridiction du pays a invalidé la révision, renvoyant ainsi le débat politique et judiciaire à un point de tension. Cette décision risque d’alimenter à nouveau les divisions, alors que le pays entame un nouveau cycle politique sous haute surveillance nationale et internationale.
Wilfrid K./La rédaction