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SÉNÉGAL : FIN DE LA PRÉSENCE MILITAIRE FRANÇAISE

Jan 8, 2025
Senegal

Le Sénégal a récemment marqué un tournant décisif dans sa politique de défense en annonçant la fermeture des bases militaires françaises d’ici 2025. Cette décision, prise en décembre dernier, s’inscrit dans un contexte où Dakar cherche à réaffirmer sa souveraineté militaire. En réponse aux déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a évoqué des négociations bilatérales comme moteur de ce retrait, les autorités sénégalaises ont catégoriquement réfuté cette version, affirmant que la décision était souveraine et unilatérale.

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Aujourd’hui, environ 200 militaires français restent stationnés au Sénégal, répartis sur quatre sites stratégiques, principalement à Dakar. Toutefois, deux de ces emprises, situées près du port, sont déjà inactives depuis plusieurs mois. Selon des sources françaises, ces installations sont prêtes à être transférées au Sénégal, bien que des demandes de délais supplémentaires aient été formulées par Dakar. Les discussions en cours portent désormais sur les deux bases restantes, Rufisque et Ouakam, qui restent pleinement opérationnelles.

La base de Rufisque, située en périphérie de Dakar, abrite des logements et des antennes de communication sécurisée. À Ouakam, en plein cœur de la capitale, les militaires français assurent des formations destinées à l’armée sénégalaise et à des officiers régionaux. Ces bases jouent un rôle essentiel dans le partenariat militaire entre les deux pays, mais leur avenir reste flou. Une proposition a été formulée par la France : transformer une partie de la base de Ouakam en une installation franco-sénégalaise, avec une présence française limitée, dès l’été 2024. Cependant, cette option nécessite une validation politique qui n’a pas encore été obtenue.

D’un point de vue opérationnel, ce retrait progressif pose des défis pour les deux nations. Pour le Sénégal, il s’agit d’assumer pleinement la gestion de ces infrastructures stratégiques et de renforcer ses capacités militaires autonomes. Pour la France, il est crucial de préserver des partenariats sécuritaires dans une région où les défis, notamment liés au terrorisme, restent majeurs. Cependant, l’absence de discussions formelles entre les autorités sénégalaises et françaises sur les modalités de cette transition laisse planer une incertitude sur la suite des opérations.

Le retrait des forces françaises au Sénégal s’inscrit dans un mouvement plus large à l’échelle du continent. Plusieurs pays africains, à l’instar du Mali et du Burkina Faso, ont récemment remis en question la pertinence d’une présence militaire étrangère sur leur sol. Cette tendance reflète une volonté accrue des États africains de prendre en main leur propre sécurité, tout en redéfinissant leurs relations avec leurs anciens partenaires colonisateurs.

Si le calendrier précis reste à déterminer, la décision sénégalaise symbolise une rupture importante avec le passé, marquant une nouvelle étape dans la quête de souveraineté du pays. À mesure que les discussions évoluent, ce processus pourrait devenir un modèle pour d’autres nations africaines cherchant à réévaluer leurs partenariats militaires traditionnels.

 

Wilfrid K./La rédaction

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