Le 25 novembre 2024, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda se sont réunis à Luanda, en Angola, pour franchir une étape clé dans la résolution des tensions persistantes entre les deux pays. Après des mois de négociations infructueuses, cette sixième rencontre, sous l’égide du président angolais João Lourenço, a abouti à la validation d’un plan de sécurité stratégique.
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Cet accord, élaboré par des experts en sécurité des deux nations, vise à encadrer les opérations conjointes contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé présent dans l’est de la RDC. L’objectif est de neutraliser cette menace qui pèse sur la stabilité régionale. En parallèle, le texte prévoit les modalités précises du désengagement des forces rwandaises, souvent accusées d’intervenir illégalement en territoire congolais.
Le document marque une avancée significative dans le processus de médiation initié en 2022, qui peine à porter ses fruits. Les tensions entre la RDC et le Rwanda, exacerbées par des accusations mutuelles de soutien à divers groupes armés, ont régulièrement freiné les efforts de paix.
Selon les termes de l’accord, la RDC s’engage à intensifier ses actions contre les FDLR, avec l’appui technique du Rwanda, tout en respectant la souveraineté nationale. De son côté, Kigali doit garantir un retrait ordonné de ses troupes présentes dans l’est congolais et cesser tout soutien à des mouvements rebelles tels que le M23, une revendication majeure de Kinshasa.
Le plan inclut également un mécanisme de suivi et d’évaluation confié à un comité mixte, sous la supervision de la médiation angolaise. Ce dispositif vise à renforcer la confiance entre les deux parties et à assurer la transparence dans la mise en œuvre des engagements.
La signature de cet accord ne concerne pas uniquement la RDC et le Rwanda. Elle représente une opportunité cruciale pour stabiliser la région des Grands Lacs, longtemps minée par des conflits armés, des déplacements de population et une crise humanitaire persistante.
Pour le président angolais João Lourenço, médiateur principal, cet accord est une étape vers un règlement global des différends entre les deux nations. « La paix et la coopération dans les Grands Lacs nécessitent des efforts coordonnés et des engagements fermes », a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre.
Bien que prometteur, cet accord fait face à plusieurs obstacles. D’une part, la méfiance profonde entre Kigali et Kinshasa pourrait ralentir sa mise en œuvre. D’autre part, la présence de multiples acteurs armés dans la région, souvent soutenus par des intérêts externes, complique le processus de désarmement et de stabilisation.
Par ailleurs, les populations locales, souvent victimes collatérales des conflits, attendent des résultats concrets sur le terrain. La communauté internationale, notamment l’Union africaine et les Nations unies, est appelée à jouer un rôle clé pour garantir que cet accord soit respecté et traduit en actions durables.
L’accord signé entre la RDC et le Rwanda à Luanda reflète une volonté politique renouvelée de résoudre un conflit complexe qui dure depuis des décennies. Il reste à voir si cet engagement débouchera sur une véritable normalisation des relations entre les deux pays et sur une pacification durable de la région des Grands Lacs.
Pour l’heure, cet instrument signé à Luanda représente une lueur d’espoir dans un contexte où chaque progrès vers la paix est crucial. Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer si cette dynamique pourra être maintenue et si les promesses de cet accord historique se concrétiseront sur le terrain.
La rédaction