Sur la place Rouge, ce 9 mai 2025, Vladimir Poutine a présidé une cérémonie marquant les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie. Comme les années précédentes, le message fut aussi militaire que diplomatique. La guerre en Ukraine a une nouvelle fois été liée, dans les discours comme dans la mise en scène, à l’héritage de la Seconde Guerre mondiale.
Devant 11 500 soldats, dont 1 500 combattants revenus du front ukrainien, le président russe a réaffirmé sa vision historique, soutenue par les médias d’État. Des drones Geran et Lancet ont été exposés, comme pour rappeler la continuité entre passé héroïque et présent conflictuel.
Malgré l’absence de représentants occidentaux, à l’exception du Premier ministre slovaque, le Kremlin a mis en avant ses partenaires actuels. Xi Jinping, dont la présence discrète dans les tribunes n’est pas passée inaperçue, incarne un soutien stratégique, tout comme les soldats de treize pays amis, de la Chine à l’Égypte. L’absence remarquée de Narendra Modi ou de la Corée du Nord sur le pavé n’a pas entamé la volonté du Kremlin de montrer une Russie entourée.
Dans un discours mesuré, Poutine a salué la contribution des alliés de 1945, sans les nommer. Une façon habile de ne pas heurter Washington, seul interlocuteur occidental encore jugé stratégique, alors que les négociations sur l’Ukraine restent sans issue visible.
Wilfrid K./La rédaction