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ROYAUME-UNI : KEMI BADENOCH À LA TÊTE DES TORIES

Nov 2, 2024
Kemi Badenoch

Le Parti conservateur britannique a élu Kemi Badenoch comme nouvelle cheffe, marquant un tournant historique pour le Royaume-Uni. Ce samedi 2 novembre, après une élection interne intense, l’ancienne ministre du Commerce a remporté le leadership des tories, succédant à Rishi Sunak après la défaite électorale cuisante de juillet qui a coûté 240 sièges au parti. Élue avec près de 54 000 voix contre 41 000 pour son rival, Robert Jenrick, Badenoch devient la première femme noire et la première personne d’origine africaine à diriger un des principaux partis britanniques.

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Dans son discours de victoire, Badenoch a affiché sa volonté de recentrer les priorités du parti. « Le temps est venu de dire la vérité, de défendre nos principes, de planifier notre avenir et de donner au parti et au pays le renouveau qu’ils méritent », a-t-elle affirmé. Forte d’un franc-parler et d’une vision résolument conservatrice, elle a insisté sur la nécessité pour les tories de renouer avec les valeurs fondamentales du parti afin de regagner la confiance des électeurs.

 

Née à Londres il y a 44 ans, Badenoch a passé une partie de son enfance au Nigeria avant de retourner au Royaume-Uni pour ses études à l’âge de 16 ans. Ces expériences internationales ont fortement influencé sa vision politique et sa préférence pour la sécurité, la démocratie, et la liberté, des valeurs qu’elle place au cœur de son engagement conservateur. Elle raconte que son enfance au Nigeria, où la précarité et la peur sont omniprésentes, a façonné sa conviction que la stabilité politique et la sécurité doivent toujours primer.

Après des études en ingénierie et une carrière dans le secteur privé, elle s’est lancée en politique, se hissant progressivement dans les rangs du Parti conservateur. Au fil des années, elle s’est imposée comme une voix affirmée, se positionnant sur des questions souvent polémiques, comme la restriction des droits des personnes trans lorsqu’elle était ministre des Femmes et de l’Égalité.

 

Fidèle admiratrice de Margaret Thatcher, Badenoch a mené une campagne où elle a mis en avant des valeurs et des principes plus que des mesures politiques spécifiques. Pour elle, le renouveau du Parti conservateur passe par un retour aux fondements idéologiques : « Avant de prétendre reconquérir le pouvoir, il nous faut admettre nos erreurs et affirmer à nouveau nos valeurs », a-t-elle déclaré dans un de ses discours.

Son franc-parler et sa posture directe ne sont pas sans controverse. Récemment, Badenoch a critiqué les politiques d’élargissement du congé maternité, estimant qu’elles allaient « trop loin ». Elle est également favorable à une approche conservatrice stricte sur les questions de genre et s’oppose à l’accès des personnes trans aux espaces réservés aux femmes, une position qui lui a valu autant de critiques que de soutiens au sein du parti.

 

L’élection de Badenoch intervient dans un contexte de désillusion envers le Parti conservateur, qui doit faire face à un effondrement de sa popularité. La défaite électorale de juillet dernier a révélé un fossé grandissant entre les tories et une grande partie de l’électorat, qui dénonce une gestion économique et sociale inadéquate. Le défi pour Badenoch est donc de taille : il lui faudra non seulement restaurer la confiance au sein du parti, mais également démontrer aux citoyens que les tories peuvent encore incarner un leadership crédible.

Dans son discours inaugural, Badenoch a insisté sur l’importance de repenser les politiques économiques et sociales, pointant du doigt des erreurs de gestion des précédents gouvernements conservateurs, tout en s’engageant à bâtir une feuille de route claire pour l’avenir. En rappelant l’héritage de Thatcher, elle appelle les tories à se concentrer sur les questions de sécurité et de liberté économique, qu’elle considère essentielles pour le développement du pays.

 

Ses partisans voient en Kemi Badenoch une potentielle candidate au poste de Premier ministre pour les élections de 2030. Sa jeunesse, son profil international, et son attachement aux valeurs conservatrices en font une figure prometteuse. Dans son cercle de proches, on la décrit comme une dirigeante rigoureuse, capable de moderniser le Parti conservateur sans en trahir l’essence. Certains voient même en elle la « future Margaret Thatcher », une comparaison flatteuse, bien que Badenoch ait encore un long chemin à parcourir pour atteindre une telle notoriété.

Cependant, ses positions tranchées et sa vision très conservatrice pourraient également lui nuire en repoussant une partie de l’électorat plus centriste, en particulier sur des sujets tels que les droits des minorités et les politiques sociales. La ligne dure qu’elle défend sur des questions sensibles pourrait s’avérer être un défi dans un Royaume-Uni en mutation, où des mouvements progressistes gagnent du terrain.

 

L’élection de Kemi Badenoch représente bien plus qu’une simple transition de leadership au sein du Parti conservateur ; elle marque une avancée historique en termes de diversité politique. Le Royaume-Uni, autrefois dominé par une classe politique principalement blanche, voit aujourd’hui à la tête d’un de ses principaux partis une femme noire, d’origine africaine, qui se dit « honorée de porter les valeurs des tories ». C’est un symbole fort qui pourrait influencer l’avenir du pays et des jeunes générations issues de la diversité.

Badenoch a promis de se mettre rapidement au travail pour construire un parti plus en phase avec les préoccupations des citoyens britanniques. « Je me tiens devant vous aujourd’hui comme preuve que les opportunités existent pour tous ceux qui croient en nos valeurs et sont prêts à travailler dur », a-t-elle déclaré lors de son premier discours en tant que cheffe du Parti conservateur.

Kemi Badenoch incarne un changement de cap pour les tories, un retour aux principes fondateurs du parti mais aussi un renouveau en termes de représentation. Reste à voir si sa vision conservatrice et ses réformes suffiront à redonner au Parti conservateur son statut auprès des électeurs, pour une potentielle reconquête du pouvoir en 2030.

 

La rédaction

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