À un peu plus d’un an de la fin de son mandat, le président béninois Patrice Talon s’est livré dans un entretien exclusif à Jeune Afrique, abordant sans détour des sujets qui touchent à sa succession, ses relations internationales et sa rupture avec Olivier Boko, autrefois son proche collaborateur.
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Talon a confirmé son intention de respecter la Constitution en quittant le pouvoir après deux mandats consécutifs. « Je suis un homme de parole », a-t-il martelé, rappelant son engagement en faveur du renforcement des institutions démocratiques. Cette déclaration vise à dissiper les doutes sur une éventuelle tentative de prolongation, alimentée par des spéculations dans certains cercles politiques.
La fracture entre Patrice Talon et Olivier Boko a été un point marquant de l’entretien. Qualifiant Boko de « monstre », Talon a évoqué une relation autrefois fraternelle qui s’est transformée en rupture profonde. Bien qu’il n’ait pas fourni de détails explicites sur les raisons de cette séparation, ses mots traduisent une déception personnelle et politique majeure. « Il était un frère », a-t-il rappelé, avant de souligner le caractère irréversible de cette distance.
Sur le plan régional, Talon a partagé ses préoccupations quant à la stabilité du Niger et du Burkina Faso, deux pays en proie à des crises sécuritaires. Il a plaidé pour une coopération accrue entre les États de la région pour lutter contre le terrorisme et prévenir la déstabilisation. Cependant, il a également reconnu les défis liés aux relations bilatérales avec ces pays, marquées par des tensions et des incompréhensions récentes.
L’avenir du Bénin a également été un sujet central. Talon a insisté sur la nécessité de consolider les acquis de ses dix années de gouvernance, notamment dans les domaines économiques et infrastructurels. Selon lui, le prochain président devra poursuivre les réformes entamées tout en adoptant une vision propre. « Je souhaite voir un successeur qui incarne l’avenir et la stabilité », a-t-il ajouté, montrant ainsi son attachement à une transition paisible.
Cet entretien est une démonstration de la posture résolue de Patrice Talon, qui affirme sa détermination à préserver les valeurs démocratiques au Bénin tout en gérant des défis personnels et régionaux complexes. Pour le chef de l’État, l’heure est à la préparation d’une succession ordonnée et à une coopération renforcée avec ses partenaires, tant nationaux qu’internationaux.
Avec des propos sans détour, Talon offre un aperçu de ses priorités pour cette dernière ligne droite de son mandat, tout en appelant à un climat politique apaisé et à un dialogue ouvert pour renforcer la stabilité du Bénin et de la région.
Wilfrid K./La rédaction