Le gouvernement nigérien a officialisé, le jeudi 19 juin, la nationalisation de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), filiale clé du groupe français Orano, spécialisé dans l’extraction d’uranium. Cette mesure survient dans un contexte de rupture grandissante entre Niamey et Paris depuis le coup d’État de juillet 2023.
Selon un communiqué diffusé par la télévision publique, les autorités accusent Orano d’avoir adopté une « attitude irresponsable et déloyale » envers le Niger. Considérant le groupe comme une entité contrôlée par un État « hostile », la junte a décidé de transférer au domaine public l’ensemble des avoirs et actions de Somaïr. Elle assure néanmoins que les anciens actionnaires seront indemnisés.
Cette annonce s’inscrit dans une série d’initiatives visant à écarter les entreprises françaises du secteur minier nigérien. Déjà privé du pilotage opérationnel de ses sites depuis 2023, Orano avait engagé des recours devant les juridictions internationales, après avoir signalé la disparition inquiétante de son directeur local dans le cadre d’une perquisition musclée.
En reprenant la main sur Somaïr, le Niger poursuit ainsi sa stratégie de souveraineté sur ses ressources stratégiques, en particulier l’uranium, essentiel pour l’économie nationale. Cette nationalisation marque une étape supplémentaire dans la volonté du régime militaire d’émanciper le pays de l’influence française.
A.K.S./ La rédaction