Le gouvernement malien a adopté, le 11 juin, un projet de loi ouvrant la voie à un mandat sans fin pour le général Assimi Goïta, président de la Transition depuis 2020. Le texte, qui attend le feu vert du Conseil national de Transition, autoriserait un pouvoir renouvelé tous les cinq ans sans élections, jusqu’à une hypothétique « pacification totale » du Mali et des pays alliés de l’Alliance des États du Sahel.
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Malgré l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2023, ce report indéfini du retour à l’ordre démocratique est justifié par une menace extérieure persistante, selon les autorités. Le projet s’inscrit dans la continuité des recommandations issues d’un dialogue national peu transparent en avril, et survient dans un climat de répression politique marqué par la dissolution des partis.
Les partisans du régime évoquent une affirmation de souveraineté, tandis que les opposants dénoncent une mainmise autoritaire sur le pouvoir. La seule interrogation qui subsiste : Goïta conservera-t-il le titre de président de la Transition ou assumera-t-il officiellement celui de président de la République ? Une distinction de forme, désormais vidée de tout enjeu électoral.
A.K.S. / La rédaction