À Antananarivo, la rue gronde et le palais tremble. Depuis près de trois semaines, Madagascar vit au rythme d’une colère populaire devenue incontrôlable. Ce qui avait commencé comme une simple protestation contre les coupures d’eau et d’électricité s’est transformé en une contestation frontale du pouvoir d’Andry Rajoelina. Samedi, des soldats ont rejoint les manifestants, et certains corps de l’armée ont appelé à « refuser les ordres de tirer ». Un geste lourd de symboles, dans un pays où l’armée a souvent joué un rôle décisif dans les transitions politiques.
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Ce dimanche matin, la présidence dénonce une « tentative de prise du pouvoir illégale ». Mais la réalité, visible à travers les rues en effervescence, suggère un pouvoir de plus en plus isolé. La Génération Z malgache, fer de lance du mouvement, réclame désormais ouvertement la démission du chef de l’État et du président du Sénat.
Alors que les chars restent pour l’instant dans les casernes, la situation pourrait basculer d’un instant à l’autre. L’histoire politique de la Grande Île s’écrit souvent dans la rue ; aujourd’hui encore, elle semble prête à changer de main. Le volcan malgache, longtemps contenu, vient peut-être d’entrer en éruption.
Wilfrid K./la rédaction








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