La Guinée-Bissau semble avoir trouvé sa propre définition de la stabilité : une succession parfaitement réglée de coups d’État, comme un rituel national qu’on exécute avec la même routine qu’un lever de drapeau. Ce jeudi, les soldats ont donc annoncé, avec le sérieux solennel d’un bulletin météo, la nomination d’un nouveau chef de la junte. Le général Horta Inta-A prend la tête du gouvernement militaire, façon de rappeler que dans le pays, la transition démocratique est une espèce rare, presque exotique.
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Selon la télévision d’État, le général fraîchement promu devra diriger une transition d’un an. Un an seulement, promet-on. Comme toujours. « Créée en réponse aux événements du 26 novembre, cette nouvelle entité militaire a immédiatement pris le pouvoir suprême », a-t-il déclaré, comme si le pouvoir suprême était une chaise libre qu’il suffisait d’occuper avant quelqu’un d’autre.
Pendant ce temps, Fernando Dias, principal candidat de l’opposition et officiellement gagnant du concours « celui qu’on ne laissera jamais gouverner », qualifie l’opération de simple manœuvre destinée à l’écarter, ce qui, pour être honnête, ressemble beaucoup à la réalité locale.
Avec plus de cinquante ans d’indépendance rythmés par des putschs, contre-putschs, tentatives ratées, tentatives réussies et tentatives hésitantes, la Guinée-Bissau continue de tourner inlassablement dans son carrousel politique. Une chose est sûre : dans ce pays, la démocratie n’est jamais morte… elle est simplement maintenue en observation permanente.
Wilfrid K./La rédaction





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