Le Soudan a saisi, ce jeudi 10 avril, la Cour internationale de Justice (CIJ) pour accuser les Émirats arabes unis de violations de la Convention sur le génocide de 1948. Khartoum reproche à Abou Dhabi d’avoir armé et financé les Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire accusé de graves exactions contre la communauté Masalit dans le cadre de la guerre civile qui ravage le pays depuis 2023.
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Devant les juges de La Haye, le ministre soudanais de la Justice par intérim, Muawia Osman, a évoqué un « génocide soutenu et facilité par les Émirats », appelant à des mesures urgentes pour mettre fin aux violences. Les Émirats ont rejeté ces accusations, dénonçant des preuves « circonstancielles » et « non crédibles ».
Bien que les deux États soient signataires de la Convention, une réserve émise par Abou Dhabi pourrait, selon des experts, compromettre la recevabilité de l’affaire. Par ailleurs, plusieurs rapports, dont ceux du Conflict Observatory, évoquent des transferts d’armes transitant par le Tchad à destination du FSR.
Depuis le début du conflit, plus de 24 000 personnes ont été tuées et quelque 14 millions déplacées, selon les Nations unies. Les combats se poursuivent, malgré les avancées récentes de l’armée régulière, qui a notamment repris l’aéroport international de Khartoum.
A.K.S. / La Rédaction