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CÔTE D’IVOIRE : SIMONE EHIVET EN ROUTE POUR 2025

Déc 1, 2024
Simone E G

À moins d’un an de l’élection présidentielle ivoirienne prévue en 2025, l’ex-première dame Simone Ehivet s’impose sur la scène politique comme candidate officielle du Mouvement des générations capables (MGC), un parti qu’elle a fondé il y a seulement deux ans. La cérémonie d’investiture s’est déroulée ce samedi 30 novembre 2024 à Moossou, son village natal, dans une atmosphère d’enthousiasme et de ferveur populaire, réunissant plusieurs centaines de sympathisants et de figures politiques de l’opposition.

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Les militants du MGC, rassemblés sous de larges tonnelles malgré la chaleur, ont affiché leur détermination à soutenir Simone Ehivet dans cette nouvelle étape de sa carrière politique. Pour eux, elle incarne une figure de lutte et d’espoir, comme en témoigne l’un d’eux : « C’est une femme battante. Elle a fait ses preuves pour la République de Côte d’Ivoire aux côtés de son ex-mari. Il faut qu’elle accède au pouvoir pour montrer que les femmes savent diriger. » Un autre ajoute : « Elle a des bonnes idées. Et ces idées-là, on veut qu’elle les mette au service de la Côte d’Ivoire. »

L’apparition de Simone Ehivet, très attendue après plusieurs heures d’attente, a été marquée par un accueil chaleureux. À ses côtés sur la tribune, des figures de l’opposition, dont un vice-président du PDCI-RDA, ainsi que Charles Blé Goudé, chef du Cojep, actuellement inéligible. Ce rassemblement de leaders d’opinions illustre la volonté de Simone Ehivet de bâtir une coalition solide, ou tout du moins de poser les bases d’un dialogue entre différentes sensibilités politiques dans un contexte où la Côte d’Ivoire cherche encore à consolider sa réconciliation nationale après des années de tensions.

Dans son discours d’une trentaine de minutes, Simone Ehivet a exposé les grandes lignes de son programme, axé sur des priorités nationales majeures. Elle a insisté sur la nécessité d’une réconciliation nationale durable, qu’elle propose d’atteindre par une amnistie générale pour les acteurs des crises politiques passées. Ce projet reflète sa vision d’une Côte d’Ivoire apaisée, tournée vers un avenir où les différends politiques cèdent la place à la coopération et à la stabilité.

Outre la réconciliation, l’ex-première dame a mis l’accent sur des défis économiques cruciaux tels que la souveraineté alimentaire. Dans un pays où l’agriculture demeure une composante essentielle de l’économie, Simone Ehivet prône des politiques qui renforcent la capacité des agriculteurs ivoiriens à subvenir aux besoins de la population sans dépendre excessivement des importations. Son programme inclut également l’industrialisation, qu’elle considère comme une voie incontournable pour transformer les matières premières locales et générer des emplois durables.

Un autre point fort de son discours a été l’instauration de services militaire et civique obligatoires. Pour Simone Ehivet, ces initiatives visent à renforcer le sentiment d’appartenance nationale tout en offrant aux jeunes des opportunités de formation et de contribution active au développement du pays. Cette proposition suscite toutefois des débats, certains y voyant une approche audacieuse pour mobiliser la jeunesse, tandis que d’autres s’interrogent sur sa mise en œuvre pratique et son acceptation par la population.

Simone Ehivet est consciente du défi qui l’attend. La campagne présidentielle sera intense, et elle devra convaincre une population hétérogène, marquée par des années de polarisation politique. Face à la presse, elle s’est montrée ouverte à des alliances stratégiques, notamment avec son ex-mari, Laurent Gbagbo, ancien président et figure emblématique de la politique ivoirienne. « C’est une personnalité politique. On discutera si la chose est possible », a-t-elle déclaré, laissant entrevoir la possibilité d’un rapprochement avec le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Gbagbo.

Pour autant, la question de sa candidature suscite des interrogations. Si son engagement politique est indéniable, elle devra surmonter les critiques liées à son passé aux côtés de Laurent Gbagbo, notamment son rôle durant la crise postélectorale de 2010-2011. Cependant, ses partisans mettent en avant son parcours, son indépendance et sa capacité à incarner un leadership féminin, rare dans le paysage politique ivoirien.

Le soutien dont elle bénéficie au sein de son parti et auprès d’une partie de la population reflète un désir de changement et une aspiration à une représentation plus diversifiée dans la sphère politique. Sa candidature marque également une étape importante pour les femmes en politique en Côte d’Ivoire. Si elle est élue, elle deviendra la première femme à diriger le pays, un symbole fort pour la région.

Simone Ehivet sait que le temps presse. Avec moins d’un an avant les élections, chaque étape de sa campagne comptera. Elle devra mobiliser ses bases, élargir son audience et convaincre les sceptiques de la pertinence de son programme et de sa capacité à diriger la nation. Les alliances qu’elle forgera, ainsi que sa capacité à proposer des solutions concrètes aux défis économiques, sociaux et politiques du pays, seront déterminantes pour son succès.

Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à entrer dans une nouvelle phase électorale, la candidature de Simone Ehivet s’impose comme un élément clé du paysage politique. Elle incarne à la fois un retour aux sources et une promesse d’avenir, un mélange de continuité et de rupture qui pourrait bien redéfinir les dynamiques politiques du pays. Reste à voir si son message résonnera suffisamment fort pour la propulser à la tête de la nation en 2025.

La rédaction

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