Pascal Affi N’Guessan, figure historique du Front Populaire Ivoirien (FPI), a officiellement été désigné pour représenter son parti lors de la présidentielle ivoirienne de 2025. Ce samedi, lors du congrès du FPI à Yamoussoukro, les membres de la formation politique ont confirmé sa candidature en le réélisant président du parti avec un appui massif, dépassant les 99 % des voix. Fort de cette légitimité, l’ancien Premier ministre se dit prêt à relever le défi et à proposer une véritable alternative pour la Côte d’Ivoire.
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Lors de ce congrès, Affi N’Guessan a esquissé les grandes lignes de son programme, placé sous le signe de la « rupture ». Cette vision implique des réformes ambitieuses et structurantes pour l’avenir du pays, dont la suppression du Sénat, instauré sous Alassane Ouattara, et l’interdiction du cumul des mandats. Le septuagénaire promet un renouvellement politique destiné à moderniser et dynamiser les institutions du pays. Il s’agit, selon lui, de répondre aux aspirations des Ivoiriens et de renforcer la démocratie en Côte d’Ivoire. En mettant en avant le principe de rupture, Pascal Affi N’Guessan vise également à se distinguer des autres candidats potentiels, dont certains sont perçus comme ayant été au pouvoir trop longtemps. Il s’engage à moderniser l’administration et à réduire les dépenses de l’État, des mesures qui, selon lui, rendront le gouvernement plus accessible et plus efficace. Sa candidature ambitionne ainsi de tourner la page des anciennes pratiques politiques pour insuffler une nouvelle dynamique à la Côte d’Ivoire.
Affi N’Guessan n’est pas un nouveau venu sur la scène politique ivoirienne. Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo entre 2000 et 2003, il s’est illustré par son engagement en faveur des causes nationales. Au fil des années, il est devenu l’une des principales figures de l’opposition, notamment dans la lutte contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara en 2020, une bataille politique qui l’a même conduit en prison.
En effet, après s’être opposé à la réélection de Ouattara, Affi N’Guessan a été accusé de complot et d’incitation à la violence, ce qui a entraîné son arrestation et une détention de deux mois. Cet épisode, bien que difficile, semble avoir renforcé sa détermination. Depuis lors, il incarne pour de nombreux Ivoiriens un modèle de persévérance et de résilience. Il se présente aujourd’hui comme un leader expérimenté, avec une connaissance approfondie des réalités du pays et une vision claire pour l’avenir.
L’annonce de la candidature de Pascal Affi N’Guessan s’inscrit dans un contexte politique tendu. D’une part, la possibilité d’un nouveau mandat pour Alassane Ouattara, bien qu’incertaine, reste dans les esprits. Un quatrième mandat serait perçu par certains comme une remise en question des principes démocratiques et pourrait raviver des tensions dans le pays. D’autre part, un éventuel retour de Laurent Gbagbo dans la course électorale introduirait un nouvel élément de confrontation avec Affi N’Guessan, leur ancien partenariat politique étant désormais teinté de rivalité.
La présence de Gbagbo, également une figure populaire parmi une partie de l’électorat, pourrait diviser les soutiens au sein de la base traditionnelle du FPI. Pour certains analystes, cette division pourrait affaiblir l’opposition et créer une dispersion des voix qui pourrait avantager les autres candidats. Cependant, Affi N’Guessan semble confiant et déterminé à se présenter comme le candidat du changement, en rassemblant autour de lui les électeurs désireux d’une nouvelle direction pour le pays. Affi N’Guessan insiste sur son engagement à restaurer un cadre démocratique fort, où la justice et l’équité prédominent. En prônant l’interdiction du cumul des mandats et la limitation des dépenses étatiques, il affiche une volonté de transparence et d’intégrité.
Cet engagement, pour ses partisans, est la garantie d’une gouvernance tournée vers le développement et l’équité sociale, contrastant avec ce qu’il décrit comme une « centralisation excessive » du pouvoir dans le système actuel. Selon Affi, la Côte d’Ivoire doit s’orienter vers une économie plus inclusive, en favorisant l’entrepreneuriat, notamment parmi les jeunes, et en investissant dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé. L’accès à l’éducation pour tous et la création d’opportunités d’emploi pour la jeunesse sont des éléments centraux de sa vision, destinée à réduire les inégalités sociales et à stabiliser le pays.
L’élection présidentielle de 2025 se présente comme un tournant pour la Côte d’Ivoire. Avec plusieurs figures politiques influentes et expérimentées en lice, les Ivoiriens seront appelés à décider de la voie que prendra leur pays dans les années à venir. Le choix du prochain président pourrait déterminer non seulement l’orientation politique du pays, mais aussi son développement économique et sa stabilité à long terme.
Pascal Affi N’Guessan, en axant son discours sur la rupture et la refonte institutionnelle, tente de séduire un électorat de plus en plus critique vis-à-vis des leaders historiques et aspirant à des changements concrets. Son expérience politique et son parcours personnel plaident en sa faveur, mais il devra surmonter les défis posés par la fragmentation de l’opposition et les divisions internes au sein du FPI.
La prochaine élection pourrait également être l’occasion d’un renouveau politique pour la Côte d’Ivoire, dans un contexte où de nombreux Ivoiriens expriment le souhait de tourner la page des crises électorales passées. La campagne qui se profile devrait offrir aux citoyens des choix variés, reflétant des visions divergentes pour l’avenir du pays.
Pascal Affi N’Guessan se positionne comme un candidat de rupture, déterminé à proposer un nouveau cap pour la Côte d’Ivoire. Avec un programme centré sur des réformes institutionnelles et une gouvernance plus responsable, il aspire à convaincre les Ivoiriens que son expérience et sa vision sont les clés d’une Côte d’Ivoire stable et prospère. Toutefois, la route vers la présidence s’annonce semée d’embûches, et seule l’issue de la campagne électorale révélera si Affi N’Guessan parvient à incarner le renouveau tant attendu par les Ivoiriens.
La rédaction