Rares sont les ministres des Finances capables d’affronter avec autant d’aplomb les joutes parlementaires. Louis Paul Motaze, figure centrale du gouvernement camerounais, appartient à cette catégorie. Avec son incontournable moustache, sa cravate noire et son costume rayé impeccablement ajusté, il a fait une nouvelle démonstration de son habileté début décembre, lorsqu’il a présenté son projet de loi de finances devant l’Assemblée nationale. Ce qui pourrait être un exercice périlleux pour d’autres semble presque anodin pour celui qui occupe ce poste stratégique depuis mars 2018.
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Reconnu pour son pragmatisme et sa maîtrise des rouages financiers, Motaze est aussi considéré comme un proche du président Paul Biya, dont il serait l’un des plus fidèles piliers. En pleine gestion d’un contexte économique tendu, il a su imprimer sa marque : rigueur budgétaire, optimisation des recettes fiscales et dialogue soutenu avec les institutions internationales. Ces qualités lui valent autant d’admirateurs que de critiques, certains pointant du doigt une gouvernance parfois jugée rigide et centralisée.
Sous son leadership, le ministère des Finances a engagé d’importantes réformes pour redresser les comptes publics et renforcer la transparence fiscale. Entre négociations avec le Fonds monétaire international et maintien d’un équilibre budgétaire, Motaze jongle avec des priorités contradictoires. Malgré tout, il parvient à inspirer confiance aux bailleurs de fonds et à maintenir son autorité sur les finances du pays. Sa carrière, construite patiemment au fil des décennies dans l’administration publique et les entreprises d’État, témoigne de son ascension méthodique dans les sphères du pouvoir.
Mais la tâche est loin d’être simple. La dette publique croissante, les besoins d’investissement dans des secteurs cruciaux comme la santé et l’éducation, ainsi que les attentes sociales grandissantes exercent une pression constante sur le ministre. Pourtant, pour beaucoup, Motaze incarne la stabilité au cœur d’un système en proie à de nombreux défis. Il est perçu comme bien plus qu’un technocrate : un homme de pouvoir, garant de l’équilibre du pays.
Louis Paul Motaze reste aujourd’hui un personnage incontournable du paysage politique camerounais. Sa capacité à naviguer entre crises économiques et jeux d’influence en fait une figure de proue, dont le rôle dépasse largement celui d’un simple gestionnaire des finances publiques.
La rédaction