La BCEAO serre la vis. Face à l’essor rapide des fintechs en Afrique de l’Ouest, souvent lancées sans encadrement clair, la banque centrale engage une vaste opération de régulation. Licences suspendues, agréments gelés, nouvelles règles plus strictes : les opérateurs sont sommés de se mettre en conformité. L’objectif est clair — sécuriser les flux, protéger les usagers, et assainir un secteur qui, s’il reste stratégique, devient trop risqué sans contrôle.
Depuis plusieurs années, des entreprises ont profité d’un vide réglementaire pour se développer à grande vitesse, captant des milliards de francs CFA via des applications et services innovants. Mais l’innovation ne suffit plus. La BCEAO entend poser des garde-fous solides. Les fintechs doivent désormais prouver leur solidité financière, la transparence de leur gouvernance, et leur conformité aux normes en vigueur. Le ton est donné : seules les structures sérieuses auront leur place dans le paysage.
Ce tournant ne freine pas la révolution numérique, il l’organise. La BCEAO envoie un message fort : l’avenir est aux fintechs, oui, mais pas à n’importe quel prix. Le secteur entre dans l’âge de la maturité. Pour les acteurs du marché, il faudra s’adapter ou disparaître.
Wilfrid K./La rédaction