Au Niger, l’actualité avance en treillis et en discours solennels. Depuis que le général Tiani est devenu l’homme le plus ponctuel du pays, toujours à l’heure pour parler à la nation, le quotidien s’est transformé en long communiqué officiel. Ici, le silence est stratégique et l’attente, une vertu patriotique.
Le pouvoir assure remettre de l’ordre, concept large qui englobe la politique, l’économie et parfois la météo. Les annonces pleuvent plus que les solutions, mais avec une rigueur militaire : fermes, droites, et rarement négociables. Le citoyen, lui, observe, écoute, et apprend à décoder les non-dits, sport national non reconnu.
La souveraineté est invoquée comme un talisman. Elle protège de tout, sauf des questions gênantes. Chaque difficulté trouve une explication extérieure, soigneusement emballée, pendant que l’intérieur du pays s’habitue à serrer les rangs et la ceinture.
Le général Tiani promet un avenir discipliné, où la transition semble parfois aimer s’installer. Le temps politique devient élastique, étiré par les déclarations martiales et les applaudissements obligés.
Reste l’ironie nigérienne, discrète mais tenace. Elle circule dans les regards, survit dans les conversations basses, et rappelle qu’aucun uniforme, aussi impeccable soit-il, ne repasse durablement les plis de la réalité.
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Wilfrid K./La rédaction






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