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AFRIQUE CENTRALE : ENTRE URNES, CLIMAT ET INSÉCURITÉ

Déc 15, 2024
Afrique Centrale

L’Afrique centrale s’apprête à vivre une période déterminante marquée par une série de rendez-vous électoraux s’étalant jusqu’en 2026, tout en affrontant des défis de taille liés au changement climatique et à l’insécurité persistante. Vendredi dernier, lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies, Abdou Abarry, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, a dressé un bilan alarmant, tout en appelant à des actions concrètes pour garantir la stabilité de cette région clé du continent africain.

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Sur le plan politique, plusieurs pays de la région doivent organiser des scrutins décisifs. Le 29 décembre prochain, le Tchad mettra un terme à sa transition politique avec des élections législatives, provinciales et locales. Ces scrutins finaliseront les institutions prévues par la Constitution de la Cinquième République, récemment adoptée par référendum. D’autres échéances cruciales attendent la sous-région : le Burundi, le Cameroun, le Gabon et la République centrafricaine tiendront des élections législatives ou présidentielles en 2025, tandis que le Congo et São Tomé et Príncipe suivront en 2026 avec des élections présidentielles. Ces processus électoraux sont essentiels pour consolider la démocratie et la gouvernance, mais ils se dérouleront dans un climat social et économique tendu, où les crises climatiques et sécuritaires viennent aggraver les vulnérabilités.

L’insécurité reste une préoccupation majeure en Afrique centrale, particulièrement dans les zones touchées par la résurgence de Boko Haram et des groupes affiliés à l’État islamique. Ces organisations continuent de déstabiliser des régions entières, provoquant des déplacements massifs de populations et exacerbant les tensions communautaires. Par ailleurs, les défis sécuritaires s’entrelacent avec des crises économiques alimentées par des infrastructures insuffisantes et une gestion parfois inadaptée des ressources naturelles.

Le dérèglement climatique constitue un autre front sur lequel l’Afrique centrale doit impérativement se mobiliser. Depuis le début de l’année 2024, presque tous les pays de la région ont été confrontés à des phénomènes climatiques extrêmes, notamment des inondations dévastatrices. Ces catastrophes ont touché plus de 3,2 millions de personnes, entraînant des pertes humaines et matérielles considérables. Les inondations n’ont pas seulement causé des dommages immédiats, elles ont également amplifié les tensions sociales et économiques dans une région déjà fragilisée par des inégalités structurelles et une pauvreté généralisée.

Lors de la COP29, le rôle crucial de la forêt du bassin du Congo, souvent qualifiée de « deuxième poumon vert » de la planète, a été mis en avant. Toutefois, Abdou Abarry a rappelé que moins de 15 % des engagements internationaux en faveur de l’Afrique centrale ont été honorés. Cette situation souligne la nécessité d’une mobilisation accrue, tant au niveau régional qu’international, pour protéger cet écosystème vital face à l’exploitation illégale, au déboisement et aux pressions liées aux changements climatiques.

En dépit de ces défis, certaines initiatives donnent des raisons d’espérer. La transition politique en cours au Tchad, bien que délicate, représente un jalon important pour ce pays. De même, la prise de conscience croissante de l’importance du bassin du Congo pour l’équilibre climatique mondial pourrait renforcer les financements internationaux en faveur de la conservation et du développement durable dans la région. Mais pour traduire ces avancées en changements concrets, il faudra une volonté politique renforcée, une coopération régionale accrue et un engagement ferme des partenaires internationaux.

L’Afrique centrale se trouve à un carrefour décisif où les enjeux électoraux, climatiques et sécuritaires s’entremêlent, mettant à l’épreuve la résilience des États et des populations. Si les prochaines années sont gérées avec responsabilité et détermination, elles pourraient marquer un tournant vers une stabilité durable. À l’inverse, un échec dans la gestion de ces défis risque de fragiliser davantage une région qui joue un rôle stratégique, tant pour le continent africain que pour l’ensemble de la planète.

 

La rédaction

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