Dans le ciel déjà surchargé du Sahel, un avion nigérian a fait ce que font parfois les relations régionales : une descente imprévue. Atterrissage d’urgence au Burkina Faso, alerte maximale dans l’Alliance des États du Sahel, et onze membres de l’armée de l’air nigériane transformés en invités très surveillés. Le protocole, ici, se décline en treillis et en communiqués martiaux.
Pendant quelques jours, les défenses aériennes étaient sur le qui-vive, prêtes à « neutraliser » tout objet volant un peu trop curieux. Puis la diplomatie, cette vieille mécanique parfois plus fiable qu’un radar, a repris du service. Réunions, poignées de main, langage feutré : résultat, les pilotes et passagers ont retrouvé la liberté, sans dommages collatéraux, ni pour l’appareil ni pour l’ego des États.
Le Nigeria parle de dialogue soutenu, le Burkina de discussions fructueuses. Traduction libre : personne n’avait intérêt à transformer un problème technique en crise régionale. L’avion, lui, repart tranquillement vers le Portugal pour sa maintenance, pendant que les chancelleries huilent leurs mots.
Reste le décor : une région fracturée entre l’AES et la CEDEAO, des alliances redessinées, et des frontières devenues hypersensibles. Moralité satirique : au Sahel, mieux vaut prévenir la tour de contrôle… et les généraux, avant de manquer de carburant.
Wilfrid K./La rédaction







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