Alors que l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’enlise dans une guerre sans fin, marquée par des milliers de morts et des millions de déplacés, la responsabilité morale et politique des dirigeants africains ne saurait être éludée. Les tragédies qui se déroulent dans cette région riche en ressources naturelles mais pauvre en paix doivent interpeller toutes les consciences, particulièrement celles des leaders du continent.
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Comment expliquer que, dans un monde si interconnecté, ce conflit meurtrier, alimenté par des ingérences étrangères et des rivalités internes, continue de saigner l’un des poumons économiques de l’Afrique ? Les minerais, censés être une bénédiction pour le développement, sont devenus une malédiction, alimentant des groupes armés comme le M23 et attisant des tensions avec des pays voisins comme le Rwanda.
Les chefs d’État africains doivent réaliser que cette guerre n’est pas seulement une tragédie congolaise ; elle est une plaie qui gangrène tout le continent. La stabilité de l’Afrique dépend en grande partie de celle de la RDC, véritable cœur géographique du continent. Continuer à fermer les yeux, c’est accepter que des générations entières soient sacrifiées sur l’autel de l’indifférence.
Il est impératif que l’Union africaine (UA) cesse d’être spectatrice et devienne actrice. Une mobilisation diplomatique forte, menée par des figures influentes comme Bola Tinubu ou Cyril Ramaphosa, pourrait poser les bases d’un dialogue entre les parties prenantes. De même, l’implication des Communautés économiques régionales, comme la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), est essentielle pour imposer un cessez-le-feu et engager des négociations crédibles.
Mais une solution durable passe également par une relecture collective de nos priorités. L’Afrique doit investir dans des mécanismes solides pour prévenir les conflits et répondre aux besoins des populations affectées par ces crises. Le silence complice face aux déplacements de masse et aux massacres constitue une trahison des idéaux panafricains.
Enfin, cet éditorial s’adresse aussi à la diaspora africaine : il est de notre devoir d’interpeller les institutions internationales et d’amplifier la voix des sans-voix. Nous devons exiger que la souffrance congolaise cesse d’être un sujet secondaire dans les discussions mondiales.
L’histoire jugera durement les générations de dirigeants qui auront ignoré cette tragédie. Mais elle saluera celles qui auront su faire de la paix en RDC un pilier d’unité et de développement pour tout le continent. Il est temps d’agir, et d’agir ensemble, pour que la vie, et non la mort, devienne le témoignage du riche potentiel africain.
Wilfrid K./La rédaction
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