Sous la loggia de la basilique Saint-Pierre, Léon XIV n’a pas distribué des bénédictions sucrées pour carte postale, mais un rappel ferme à la réalité. Pour son premier Noël, le pape américain a regardé le monde droit dans les yeux, sans filtre ni encens excessif, et a demandé aux fidèles de ne plus détourner le regard devant la souffrance globale. À Gaza, au Yémen, sur les routes migratoires, la paix n’est pas un concept liturgique, mais une urgence humaine.
Devant une foule dense et détrempée, le souverain pontife a déroulé la carte des douleurs contemporaines comme on lit un évangile du réel. Conflits armés, pauvreté, migrations forcées, jeunes envoyés au front, travailleurs précarisés : rien n’a été oublié. Même les discours pompeux des puissants ont été épinglés, sans citation mais avec précision, comme ces sermons qui parlent fort et agissent peu.
Léon XIV a aussi réhabilité la polyphonie : anglais, espagnol, langues du cœur et de mission, renouant avec une tradition qui rappelle que l’Église se veut mondiale avant d’être institutionnelle. Son message est simple, presque dérangeant : la paix naît du dialogue, pas des monologues armés.
En ce Noël, le pape n’a pas promis de miracles. Il a rappelé que chacun peut en devenir un, à condition d’un peu d’humilité, de responsabilité et d’écoute. Un message ancien, mais terriblement moderne.
Wilfrid K./La rédaction







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