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THIAM CONTRE OUATTARA : DUEL POLITIQUE À FRONTIÈRE EXPLOSIVE

Thiam

Dans sa croisade présidentielle, Tidjane Thiam semble avoir jeté sa dernière cravate bancaire pour enfiler directement un gilet pare-balles rhétorique. Face à Alassane Ouattara, l’ancien maître de la finance internationale n’avance plus à pas feutrés : il piétine le tapis rouge, renverse quelques meubles et demande ouvertement si le locataire du palais ne s’est pas un peu trop éternisé dans ses pantoufles républicaines.

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Évidemment, dans une Côte d’Ivoire où la politique se joue souvent comme un match de coupe continentale, ce genre de déclaration fait l’effet d’un tacle par derrière : spectaculaire, dangereux, et applaudi par la moitié du stade. Thiam, lui, assume. Il parle de renouveau, de changement, de respiration démocratique, autant de mots qui, selon ses partisans, sentent le futur, et selon ses adversaires, sentent tout simplement la provocation gratuite.

Mais la vraie question, c’est : a-t-il franchi une ligne rouge ?
Disons plutôt qu’il a sauté à pieds joints dessus, agitant un drapeau en criant : “Regardez, je suis du bon côté !” Parce que Thiam ne se contente plus de proposer une alternative : il remet en cause la mécanique entière du pouvoir, comme un ingénieur impertinent qui expliquerait à un vieux pilote que son avion vole encore juste par miracle.

En face, Ouattara n’a pas besoin de répondre : ses partisans se chargent d’allumer tous les gyrophares. “Danger institutionnel ! Atteinte au respect ! Crime de lèse-majesté !” On s’agite, on tremble, on crie au scandale, bref on vit.

Au fond, Thiam n’a peut-être pas franchi une ligne rouge ; c’est plutôt la ligne rouge qui, fatiguée d’attendre, s’est déplacée jusqu’à lui. Et maintenant que le duel est lancé, tout Abidjan retient son souffle, ou rigole nerveusement. Parce que cette fois, ce ne sont pas deux candidats qui s’affrontent.
Ce sont deux visions du pouvoir… et deux ego qui n’ont visiblement pas l’intention de partager le même miroir.

Wilfrid K./La rédaction

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