Le plus grand danger qui guette nos démocraties aujourd’hui ne vient pas seulement des mensonges ou des rumeurs. Depuis toujours, les sociétés ont connu la désinformation. La vraie menace est plus profonde, nous ne croyons plus les mêmes choses, qu’elles soient vraies ou fausses.
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Il fut un temps où, malgré nos désaccords, nous partagions un socle commun de faits. C’est ce socle qui rendait possible la discussion, le compromis et l’action collective. Aujourd’hui, il se fissure. Les réseaux sociaux, les chaînes d’information fragmentées, les bulles numériques créent des réalités parallèles. Chacun choisit ses “vérités”, parfois en rejetant toute information qui ne confirme pas ses convictions.
Le résultat ? Nous ne débattons plus pour résoudre nos problèmes, nous nous affrontons sur l’existence même des faits. Une élection peut être perçue comme légitime par les uns, truquée par les autres. Une décision de santé publique peut sauver des vies pour certains, menacer la liberté pour d’autres. Dans cet éclatement, gouverner devient un exercice impossible, et la confiance entre citoyens s’effondre.
Aux responsables politiques, aux présidents, aux leaders d’opinion, ce n’est pas seulement votre mandat qui est en jeu, mais la cohésion même de nos nations. Sans un effort collectif pour restaurer un espace public où la vérité factuelle a sa place, nos démocraties se transformeront en archipels isolés, incapables d’agir ensemble.
Réapprenons à bâtir une réalité partagée. Non pour effacer nos divergences, mais pour que nos désaccords s’appuient sur un terrain solide. Car une société qui ne croit plus aux mêmes faits est une société qui cesse, peu à peu, de croire en elle-même.
Wilfrid K./La rédaction








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