Entre Paris et Dakar, la diplomatie a troqué les gants blancs pour la poignée ferme. Les extraditions, jadis traitées à coups de dossiers feutrés et de délais procéduraux, s’invitent désormais à la tribune politique. Le message sénégalais est clair : la souveraineté n’est pas un concept décoratif, mais un principe à usage immédiat, surtout quand des fugitifs semblent s’installer confortablement à l’ombre des lenteurs judiciaires étrangères.
First Afrique TV : Votre fenêtre sur l’Afrique
À Dakar, on rappelle la réciprocité comme on récite une règle élémentaire : tu refuses de livrer, je refuse aussi. Une logique simple, presque mathématique, qui fait frémir les juristes attachés aux conventions bilatérales et sourire les politiques pressés de montrer qu’ils tiennent la barre. La justice française, elle, invoque ses procédures, ses recours, ses délais. Le Sénégal répond par le calendrier politique et l’opinion publique, nettement moins patiente.
Dans ce bras de fer inédit, chaque camp jure défendre l’État de droit, tout en réinterprétant subtilement ses contours. Les traités deviennent des textes à géométrie variable, et la coopération judiciaire, un terrain de négociation stratégique. Au final, l’affaire révèle une vérité peu diplomatique : quand la souveraineté se sent contrariée, elle parle fort, quitte à rappeler que l’amitié entre États supporte mal les refus prolongés.
Wilfrid K./La rédaction







Discussion about this post