Dans les couloirs parfumés au stress du palais présidentiel, on n’entend plus que deux choses : les soupirs du ministre des Finances et le cliquetis frénétique des calculettes qui tentent de retrouver où, exactement, la dette cachée a décidé de se cacher. Apparemment, elle a été laissée là par Macky Sall comme un cadeau surprise, version bombe à retardement économique, sans le mot “joyeux anniversaire”.
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Pendant ce temps, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, duo autrefois soudé comme un sandwich thiéboudiène, se regardent désormais en chiens de faïence. L’un veut maintenir un ton présidentiel responsable, l’autre rêve d’un bras de fer révolutionnaire avec le FMI, ce grand oncle grincheux qui ne prête jamais sans demander la maison, la voiture et la dignité du pays en garantie.
Dakar, de son côté, joue les équilibristes. Éviter le défaut ? Facile à dire ! Cela exige de jongler avec des chiffres qui refusent de tenir en place, comme si le budget national était composé de puces dressées. Les investisseurs observent la scène avec le même mélange d’effroi et de fascination qu’un touriste devant un lutteur sénégalais : c’est impressionnant, mais on ne sait pas si quelqu’un va finir au tapis.
Pour ne rien arranger, chaque réunion stratégique se transforme en mini-théâtre. Sonko accuse les technocrates de conspirer contre la souveraineté, Diomaye Faye soupire en expliquant que le FMI n’est pas une entité mystique hostile, et le ministre de l’Économie demande discrètement s’il peut reprendre ses congés.
Ainsi va le Sénégal, suspendu entre promesses révolutionnaires et réalités comptables, priant pour que l’économie tienne encore un peu, au moins le temps de trouver où Macky Sall a rangé la facture finale.
Wilfrid K./La rédaction
