Depuis la nuit du mardi 05 mars dernier, les députés béninois ont adopté la proposition de loi modificative de la loi portant Code électoral en République du Bénin. Initiative du député Aké Natondé, cette nouvelle loi, prétendument exclusive et chrysogène, doit faire l’objet d’une analyse pointue et objective
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79 voix pour, 28 contre et 01 abstention. Voilà le décompte des suffrages exprimés qui a permis la validation par le Parlement de la loi 2024-13 modifiant et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral en République du Bénin. Depuis lors, plusieurs voix discordantes se lèvent pour apprécier la nouvelle situation induite par ce vote.
Si certains pensent que le vote de cette nouvelle loi est une avancée majeure pour le système partisan du Bénin, d’autres estiment le contraire. D’autres encore parlent de loi exclusive et hautement chrysogène. Mais à y voir de près, il n’en est absolument rien. Au contraire !
Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers les élections générales de 2026. Notamment la Présidentielle, les Législatives et les Communales. Ainsi, chaque chapelle politique tente de tirer le drap de son côté pour les besoins de la cause. Mais est-ce la meilleure manière de voir ou de faire les choses ? Evidemment non ! Car, la lecture approfondie du nouveau Code électoral laisse décrypter des aspects positifs importants qu’on peut résumer en quelques points pertinents.
Des avancées notables
Dès lors, il est important de voir s’il y a eu avancée ou recul. Sans détour, il saute à l’œil qu’il y a de véritables acquis au service de la démocratie béninoise. Notamment le renforcement des partis politiques qui deviennent les acteurs clés de la gouvernance au Bénin, le raffermissement de leur leadership avec des appuis politiques dans toutes les localités du pays, la mise à mort de la transhumance politique etc.
Avec cette loi, plus aucun membre de parti, quel qu’il soit, ne peut passer outre les idéaux de son parti pour aller parrainer par exemple un membre d’un autre parti. A moins qu’il y ait un accord politique préalable.
Autrement dit, les partis politiques qui aspirent à la conquête et à la gestion du pouvoir d’Etat doivent se rendre forts et représentatifs sur toute l’étendue du territoire national. Et dans la situation actuelle, le parti Les Démocrates (LD) qui est le porte-voix de ceux qui crient à l’exclusion dispose déjà de 28 députés à l’Assemblée nationale. Ce qui l’absout desdites contraintes incriminées. Et cela prouve d’ailleurs qu’il n’est nullement visé par la nouvelle loi. Idem presque pour la Force Cauris pour un Bénin Emergeant (FCBE), l’autre parti de l’opposition. Bien que absent du Parlement, ce parti dispose d’un nombre important d’élus municipaux et locaux capables de le sortir d’affaire.
Au demeurant, il est très aisé de conclure que cette nouveau Code électoral comporte beaucoup d’avantages pour le Bénin qui a décidé s’assainir son milieu politique. Il reviendra à la Cour constitutionnelle, en cas de saisine, de situer les uns et les autres sur la constitutionnalité de la nouvelle loi votée. Cette dernière, en réponse à un recours, avait constaté une rupture d’égalité entre les parrains à l’occasion de la dernière Présidentielle. Par conséquent, elle a ordonné au Parlement de corriger ce problème. Ce qui justifie aujourd’hui l’acte posé par les députés béninois.
Wilfrid K.