Face à des promesses non tenues et des engagements post-privatisation en suspend, le Nigeria franchit un pas décisif, le Conseil national de la privatisation (NCP) a validé la régularisation de la vente de la centrale Afam Power à Transcorp Power Consortium. L’objectif est clair, rendre opérationnels les “Performance Agreements” (PAs) qui fixent des obligations précises à l’investisseur, comme l’augmentation de la capacité de production, afin d’assurer la viabilité commerciale de l’installation.
First Afrique TV : Votre fenêtre sur l’Afrique
Cette décision intervient quelques années après la cession officielle de la centrale en novembre 2020, pour un montant déjà perçu par le gouvernement (53,9 milliards de nairas). La régularisation vise à combler des lacunes dans l’accord initial et à relancer la supervision de la performance de Transcorp, le Bureau des Entreprises Publiques (BPE) va désormais pouvoir monitorer officiellement si l’opérateur respecte ses engagements.
Pour le vice-président Kashim Shettima, cette réforme marque un virage stratégique, il prône un transfert d’une simple privatisation à une optimisation des actifs nationaux, dans le but de tirer parti du potentiel énergétique du pays et de soutenir l’ambition d’une économie nigériane à un trillion de dollars.
En toile de fond, l’opération s’accompagne d’une autre réforme majeure du secteur, le démantèlement de la Transmission Company of Nigeria en deux entités, l’Independent System Operator et le Transmission Service Provider, pour moderniser le réseau électrique.
En régularisant cette vente, Abuja mise gros, non seulement sur un retour sur investissement, mais aussi sur la crédibilité de sa réforme énergétique. Le pari est celui d’une puissance renouvelée et mieux gérée, capable de soutenir croissance et ambitions industrielles.
Wilfrid K./La rédaction
