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JUSTICE : LA FRANCE CLASSE L’AFFAIRE AGATHE HABYARIMANA

Rwanda agathe habyarimana

C’est une décision lourde de symboles. Après plus de quinze ans d’instruction, la justice française a mis fin à l’enquête visant Agathe Habyarimana, veuve de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, soupçonnée de complicité dans le génocide de 1994 au Rwanda. Ouverte en 2008 à la suite d’une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), la procédure portait sur des accusations de génocide et de crimes contre l’humanité.

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À 82 ans, Agathe Kanziga Habyarimana était régulièrement désignée comme membre influent de l’« Akazu », ce cercle de proches du pouvoir hutu accusé d’avoir orchestré les massacres. Elle a toujours nié toute implication. Exfiltrée vers la France en avril 1994 avec le soutien du président François Mitterrand, elle y vit depuis sans statut légal.

En février 2022, le juge d’instruction en charge du dossier avait proposé un non-lieu, pointant la complexité et la lenteur de l’instruction. Malgré les demandes du Rwanda pour son extradition et les appels du Parquet national antiterroriste (PNAT) en faveur de nouvelles auditions, le dossier est désormais clos.

Ce classement sans suite intervient alors que le génocide rwandais, ayant coûté la vie à quelque 800 000 personnes, reste un traumatisme majeur dans l’histoire contemporaine. Pour les parties civiles, c’est un revers. Pour la France, ce dossier cristallisait aussi des années de tensions diplomatiques avec Kigali sur la question de la responsabilité dans le drame de 1994.

Wilfrid K./La rédaction

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