À l’occasion de la troisième Journée du soldat, célébrée vendredi 14 novembre à la caserne de Dessa, le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des Forces armées béninoises, a livré une analyse profonde et sans détours sur la neutralité politique qui doit guider chaque militaire en République du Bénin. Face à un auditoire composé d’officiers, de sous-officiers et de militaires de rang, il a rappelé que cette notion revient à chaque cycle électoral, souvent sans être réellement comprise. « Nous allons vers des élections, il est bon d’en parler », a-t-il lancé, citant Eisenhower pour planter le décor : « Les civils décident, les militaires obéissent. »
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Pour le général Gbaguidi, la réalité est plus nuancée. Si la décision appartient au politique, l’armée a pour rôle de la « mettre en musique », mais jamais de s’en écarter. En évoquant la Révolution française et la séparation des pouvoirs, il a insisté sur la nécessité pour chaque institution de « rester dans son couloir » afin de garantir l’équilibre républicain.
Le chef d’état-major a également mis en garde contre la fragmentation d’une armée, danger mortel pour toute nation. « Une armée divisée conduit au chaos », a-t-il prévenu, soulignant que la neutralité politique est un devoir permanent, indépendamment des périodes électorales.
Saluant cette mise au point, le ministre de la Défense a rappelé qu’une armée politisée s’effondrerait inévitablement. La Journée du soldat aura ainsi été un moment de cohésion et de rappel des fondements de l’armée républicaine.
Wilfrid K./La rédaction